Nous nous rendons en taxi a Safita apres de longues tractations pour trouver la gare routiere. Il faut le savoir, les Syriens ne parlent presque jamais l'anglais, ne connaissent pas leur region et surtout! Il sont super forts en desorientation spaciale... On est donc trimbales d'un endroit a l'autre avec le traditionnel "on the left hand" en se touchant le bras droit... Bref! On arrive donc a Safita pour visiter le Castel Blanc, l'ancienne forteresse dont il ne reste que le donjon. Autant vous dire que si vous etes fans de Gad Elmaleh, vous auriez adore etre avec nous pour pousser la chansonnette ("Vivre dans un donjon... C'est difficile!").
Au sortir du Castel Blanc on assiste a une scene de la vie courante : l'accident de la route. A noter l'efficacite des gens : en 2 sets, en voila 3 qui deboulent pour prendre en charge le motard, 1 qui s'occupe de la moto et 3 qui commencent la discussion entre l'automobiliste et le policier. Oui parce que l'autre versant c'est a quel point le policier, qui pourtant etait temoin comme nous, a l'air d'etre en galere pour etablir les tords! Il fera meme appel a un escadron de 6 autres comperes a la rescousse... Bon sinon rassurons-nous, le motard va bien, il fume une clope avant de venir defendre son bifteck!
Un petit repas plus tard et nous voila reparti pour Amrit. Oui alors la encore, merci les Bob l'Eponge pour tous ces precieux renseignements... On nous debarque au milieu de la route et franchement on a passe la, au milieu de nulle part, un moment a peste sur le chauffeur de taxi collectif en pensant qu'il s'etait bien paye notre tete... Mais non, c'etait bien la, il fallait juste franchir un grillage et marcher le long des eucalyptus en direction de la mer. Tres agreable promenade qui nous mene.. ben on sait pas ou alors on demande notre chemin et un adorable monsieur nous propose de nous emmener en moto. Tres agreable!
Pour la petite histoire, Amrit etait l'ancienne dependance de Arwad, l'ile en face de Tartous qui etait tres prospere a son epoque. Au moment de la velleite d'independance d'Amrit en 219 av JC, Arwad gagne et du coup rase tout en punition! Ben ouais mon pote! Fallait pas les enerver les gens d'Arwad... En attendant, nous on decouvre ma'bed, le bassin creuse dans le rocher. C'est un peu a l'abondon mais ca a son charme!
Plus loin s'ouvre le stadium ou se jouaient des sortes de pre-jeux olympiques, l'occasion pour nous de faire 2/3 faux sports puis de profiter du calme du site.
Continuant notre flanerie, nous decidons d'aller vers le bord de mer avant d'aller rejoindre la route pour rentrer. Bien vu! Nous sommes accueillis a bras ouverts pour les Syriens qui ont des paillotes sur la plage pour l'ete. Ici le Ramadan est loin : c'est arak (le pastis local) et poissons grilles, le tout en fumant bien sur. Nous rencontrons la des gens supers, tres ouverts, qui expliquent leur tolerance par l'influence de la cote.
Ils disent bien etre differents de la plupart des Syriens, pratiquant un Islam moins strict et connaissant davantage les autres cultures. Ca nous fait vraiment du bien de trouver un contact aussi doux qui nous manquait depuis la Jordanie. Malgre tout, Fadi nous parle a demi-mots nous expliquant qu'il pourrait y avoir des espions... Jolie liberte d'expression... Finalement c'est lui qui nous raccompagnera jusqu'a Tartous. Dans sa voiture il nous explique comme il est difficile pour lui de vivre en Syrie : brime pour epouser sa femme qui est d'une confession islamique differente de la sienne (tous les 2 musulmans pourtant), il a du attendre que sa femme soit majeure (ben oui parce que sinon elle etait mariee avant de l'etre!) pour qu'elle puisse s'opposer a la volonte de son pere... Mariage inter-religieux au sein meme de l'Islam... Dur. On quitte Fadi avec amertume pour son recit, mais surtout avec une grande reconnaissance d'avoir ete aussi accueillant avec nous.
Le soir au resto : en Syrie il y a bien plus de diversite culinaire qu'en Jordanie concerant les mezzes. On goute donc a 2 mezzes chaque soir. Ca c'est le cote super cool. A cote de ca, c'est toujours l'hallu sur la capacite des Syriens a vouloir nous .... profond... Exemple : on donne la carte avec les prix que l'on multiplie par 2 au moment de la note! Reponse en cas de questionnement? Pas de souci! Il s'agit d'une ancienne carte et les prix ne sont plus les bons et hop! L'affaire est reglee!
Bref, le lendemain nous partons pour le Krak des Chevaliers. On se rappelle, toujours difficile de trouver son chemin.... Mais on y arrive finalement apres 1 heure de tentatives! Le Krak est un magnifique chateau a 2 enceintes, erige en 1031. Comme souvent dans la region, l'histoire du site est marquee par une longue serie de conquetes du site par tantot les Francs (croisades), tantot Baybars etc, le tout amenant une diversite architecturale interessante pour les connaisseurs. Le Krak nous surprend par sa taille et son etat de conservation. Ca change des chateaux de Jordanie!!!
Ca se presente comme les chateaux que les enfants dessinent ou qu'on voit dans les films : une allee voutee et pavee, a peine eclairee par les meurtrieres... On passe un long moment dans le chateau a explorer les nombreuses tours et la ville etablie dans la 2e enceinte. On se fait meme la petite photo touristique du chateau : quand Baybars a pris possession du chateau, auparavant territoire des chretiens, il a pris soin de recouvrir de stuck toutes les inscriptions latines sauf une, juste a notre droite (trop petit, cherchez pas!) :
C'etait beau le chateau mais des la sortie la magie disparait : dehors un homme tape un gamin ajeunouille devant lui, a coup de savates c'est toujours mieux.... Je reste, moi qui suis si sensible a la violence, interloquee... Notre presence servira au moins a ce que qqun s'interpose, empechant le bourreau de fracturer sur place le poignet du gamin... Mais ca va pas la tete???
Bon, au retour on est pris spontanement en stop par un Syrien qui remontera la reput de ses compatriotes avec sa gentillesse et ses mimes (il propose une cigarette qu'on refuse, du coup il balance le paquet en faisant mine de dire "ouais c'est nul la clope", a voir!).
De retour a Tartous, on prend le bateau pour faire le coucher de soleil a Arwad. Sauf qu'en fait c'est un tas d'ordure la-bas! Les gamins font meme bruler les plastique ce qui a au moins pour merite de nous pourrir les poumons... Bref, on rentre a Tartous ou nous resterons coinces pendant 2 jours car je me suis choppee LA mega tourista! Mais regardez comme on s'occupe bien de moi...!
Et ouais! C'est que la haute frequentation des toilettes ca fatigue!
Pendant ce temps, je (Matt) deguste matin, midi et soir de tres bon sandwich au poulet en me baladant dans Tartous et apres quelques heures sur internet, on repart sur Lattakie....
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