lundi 19 janvier 2009

Rotorua

Après une halte à Hamilton où on a pu apprécier qui le vin Chardonnay, qui la bière au miel (là franchement, autant pour l’un que pour l’autre, ça mériterait presque un article à part tellement on a aimé!), nous arrivons de nuit à Rotorua. Un stationnement sur une route à l’écart pour passer la nuit et on part le lendemain au centre-ville prendre les informations touristiques. Première impression sur Rotorua? “On aurait pas laissé quelque chose trop longtemps dans la poubelle??”… Bon, mis à part cette impression olfactive curieuse, on est enchantés de constater qu’à l’office du tourisme ne nous reçoivent que des hommes et femmes “d’un certain âge”, enfin un pays où ne sont pas embauchés que des jeunes et leur inexpérimenté joli minois, enfin un pays où 35 ne signifie pas “attention, vous êtes en zone de péremption”, et hop! Il est pas 10h qu’ils ont encore gratté un bon point! Décidément, ces Néo-Zélandais…
On commence donc notre visite de la région par Te Puia… en passant par l’un des nombreux geysers de la ville. Ah! C’Était donc ça l’odeur d’œuf pourri! Il faut dire que Rotorua est construite dans l’enceinte
d’un ancien cratère et que l’activité volcanique se fait toujours sentir au travers de ses geysers et autre zone thermale. Te Puia fait partie de ces zones et expose en un lieu activité thermale et centre culturel.

En effet dès l’entrée sont exposées dans “Te Heketanga a Rangi” 12 statues représentant chacune un gardien céleste de la culture Te Arawa.


Nous commençons par assister au spectacle maori, organisé dans une reconstitution de maison traditionnelle de village. Pour vous donner toute la saveur de cette exhibition, voici la vidéo de notre accueil.


L’étranger pouvant être ami ou ennemi, il était traditionnellement accueilli avec cette cérémonie cruciale puisque de son issue, c’est-à-dire de la réaction du chef de groupe étranger, dépendait son acceptation ou pas au sein de la communauté maori.

On salue ensuite en touchant le nez deux fois mains jointes puis nous rentrons dans la maison où nous attend 45 min de musique, danse et découverte de la force mêlée de joie et de douceur de cette société Maori, aujourd’hui disparue. Pour être honnête, ça me donne un peu le sentiment que je connais dans un zoo : admiration de ce que je vois mais avec un arrière-goût amère lié aux barreaux de la cage. Les maori sont beaux, puissants et bons. Mais les Maoris n’existent plus qu’au travers de prestations à destination des touristes. Petite pensée pour les massacres de population camouflés derrière la soi-disant belle épopée de la colonisation… Petite pensée sur ce que l’humain arrive à faire à son espèce, au gâchis de tant de beauté et d’énergie. Allons-nous tous finir avec une étiquette marquée “bon à consommer jusqu’à la prochaine civilisation dominante”? Le triste et le beau se mélangent, l’un donnant à l’autre un peu plus d’éclat… C’est avec émotion et admiration de leur agilité que l’on assiste aux jonglages improbables à la corde ou aux bâtons, dans un chœur magnifique.

Les corps se meuvent avec grâce : ondulation des mains, sourire dans la voix et sur le visage, déhanchés, tatouages, masses musculaires. C’est beau!
Clou du spectacle, la fameuse danse Hakka des hommes, avec révulsion des yeux, postures imposantes et protrusion de la langue, pour signifier à l’ennemi “je ne vais faire de toi qu’une bouchée!”.


Dehors, après le spectacle, nous pouvons assister au travail des sculpteurs sur bois traditionnels

puis, après un espace musée sur la culture maori, nous partons visiter le parc.

Au programme mares de boue bouillonnante, fumeroles et, avec de la chance, le geyser “mondialement connu” de Pohutu qui crache 2 à 3 fois par jour et qui peut atteindre 30 mètres de hauteur!


N'oublions pas que Te Puia est aussi le seul lieu que l'on a visité où on pu voir un kiwi! Aussi plumé que poilu, ce très gros oiseau nocturne qui cavale à plus de 30 km/h est devenu espèce protégé, en très sérieuse voie de disparition selon notre diagnostic puisque l'oiseau en question n'a été, nous concernant, vu que sur des panneaux de code de la route...
Fin de la visite de Te Puia, on rentre vers notre camping. Mais attention, le camping la classe à Waikiti Wallee : organisé le long d’une source thermale (une rivière d’eau chaude…), il donne accès à pas moins de 5 piscines d’eau thermale entre 35 et 38 degrés… Et là, je vous garantie que j’ai A-DO-RE la Nouvelle-Zélande! Vous rajoutez à ça pas de monde, un décor magnifique et un verre de Chardonnay bien frais et en 10 secondes vous touchez du doigt à quoi ça pourrait ressembler le paradis!


Le soir on rencontre des Sud-Africains qui nous font une redite de notre expérience du Nord-Vietnam. Ceux qui nous suivent de près comprendront le clin d’œil : ils étaient absolument morts de rire qu’on mange du riz et des brocolis au point où même en partant de la cuisine ils riaient encore “rice and brocoli ah ah ah” (souvenez-vous “no meat no chicken”...)!
Le lendemain on file sur Wai-O-Tapu, un autre centre thermal où on a rendez-vous à 10h15 avec le geyser Lady Knox. Ca fait un peu bizarre qu’ils arrivent aussi bien à prédire à quelle heure ça va péter… et pour cause. En fait, après que tout le monde se soit installés sur l’amphithéâtre qui entoure le geyser, un homme prend le micro et, quelques vannes sur les Australiens plus tard (ils n’ont pas l’air d’avoir la méga côte ici, les voisins…) v’là ti pas que le présentateur verse 20 grammes de savon dans la bouche de la demoiselle et que ces seulement 20 grammes suffisent à mettre Lady en trombe. Une mousse dégouline pour nous annoncer la suite du boulot et s’en suivent presque 30 minutes d’activité, le geyser atteignant parait-il presque 20 m de haut.

Ca fait bizarre le coté artificiel mais aller, c’est beau quand même, un geyser!
Nous rejoignons ensuite le parc en lui-même où se succèdent les sites. L’activité volcanique et les oxydes inhérents confèrent aux eaux thermales des couleurs incroyables. Dans notre top trois, voici la palette de l’artiste et la piscine de champagne,

Rouge pour le fer, jaune pour le souffre, violet pour le manganèse…

Puis le bassin du diable


Le vert, c’est la couleur de l’arsenic… Un ennemi veut-il prendre un petit bain?…!


On rentre finalement au camping où on perd un peu de temps. Il est 16h quand on arrive le ventre creux au musée de Rotorua. Ses salles exposent tout d’abord l’explosion du volcan Tarawera en 1886 qui a ravagé la région et notamment les fameuses terrasses blanches et roses, sortes de piscines naturelles dont les bassins sont le résultat des couches de lave d’une précédente éruption. Puis les panneaux explicatifs exposent l’arrivée des Maoris depuis la Polynésie devenue trop petite pour trop d’habitants et leur adaptation à leur nouvel environnement. Au total petite déception car pas beaucoup d’explications sur la signification des totems mais un musée d’une grande richesse… pour celui qui garde son attention sur la lecture de tant de panneaux en anglais… Mum….!
Il ne nous reste plus qu’à rentrer au camping pour apprécier un soir de plus la douceur des eaux thermales avant de passer la soirée avec 3 Français. Rotorua, son foyer culturel et son berceau d’activité géothermale, c’était vraiment fantastique!

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