En arrivant à Buenos Aires dans la guest, des affiches sont collées pour aller voir des matchs en formule tout compris, même la vaseline, puisque c’est à 250 pesos, soit 70 euros : c’est très populaire! Du coup, on part avec Dédé vers le stade de la Boca, car c’est là que l’on veut acheter des places. Le stade paraît pas bien grand et contient portant plus de 60 000 spectateurs. En plein soleil les gens font la queue pendant une petite demi-heure, tout ça pour acheter 5 boletos du match de ce soir. Pourquoi 5? Parce que c’est en famille et de 21 à 58 ans que l’on va aller dans la tribune Nord, celle des bons supporters (billet à 30 pesos!).
Le soir venu, on va en taxi jusqu’au stade, le chauffeur nous indiquant de bien faire attention à nos poches et leur contenu.
Le match débute dans 30 minutes et l’on entend déjà à l’approche du stade les champs des supporters, et plus on se rapproche, plus le son est impressionnant, résonnant et trouvant écho dans les supporters qui nous entourent. On est dans la file d’attente et quand un groupe de supporters de la Boca passe devant nous, on ne dit rien, limite on ne sourit même pas. L’ambiance monte aux abords du stade, les supporters donnent de la voix, en tapant dans le mains, les portes, comme par solidarité aux chants venus de l’antre. Enfin, on passe les barrières, on gravit les escaliers et arrivons tout en haut des gradins, avec vue sur le terrain et toute la tribune Nord. Tous ces supporters chantant comme un seul homme alors que la pelouse est vide de joueurs… A leur entrée, ce sont des gros applaudissements, mais rapidement les chants reprennent le dessus. Il faut savoir qu’il y a des supporters qui à aucun moment ne regarderont le match, trop pris à faire chanter toute la tribune et s’agitant dans tout les sens peu importe le temps. Dans cette ambiance surchauffée, ma mère est totalement dans son élément : si elle avait pu se mettre torse nu en agitant son maillot au-dessus de la tête, elle l’aurait sans doute fait, seule la pudeur l’en a empêchée. En tout cas tous les 5 sommes ravis de pouvoir profiter du spectacle, qui est aussi bien sur le terrain que dans les gradins. On est quand même à la Boca, Club de Boca Junior qui a vu naître Maradona ou Riquelme.

Durant la 1ere mi-temps, malheureusement il n’y aura pas de but, mais de très jolies actions, typiques du jeu de l’Amérique du sud : technique, rapide et instinctif. Lorsqu’il y aura des fautes des Hurricanes (club adverse) les insultes ne manqueront pas, avec en 1ere position la célèbre mais néanmoins classique “Hijo de puta” , qui se pratique à tout âge, puisque dans les tribunes l’âge va de 5 à 77 ans pour les supporters.
Bande son originale!
A la mi-temps tous les supporters se taisent et s’assoit à l’unisson. Mais dès la reprise, avec l’entrée des joueurs, c’est reparti et ce ne sera pas vain, car le score, nul à la reprise va s’étoffer d’un but, puis d’un second de la Boca. Et là, c’est encore plus la grosse fête, malgré une pluie battante qui arrose littéralement aussi bien les joueurs que les supporters en bas des gradins, comme ceux accrochés au grillage qui entourent le stade. Il y a même des chants pour clairement se moquer, voire insulter l’adversaire. Et malgré un but de l’équipe adverse pour un 2-1, les supporters ne mouftent pas, au point que Aude, qui est à fond dedans, demande “ Mais, ils viennent de marquer là, les autres?”
Oui mais les supporters de la Boca s’en foutent et de fait, il auront raison avec un troisième but de la Boca, du bout du pied de l’avant centre. Et pendant ce temps il y a des mecs qui se sont pas arrêter de chanter ni de bouger pendant les 90 minutes, alors que c’est le déluge ici.
En tout cas, quelle ambiance dans cette tribune!
Des policiers sont présents en nombre, mais discrets, restants derrière. Cependant après le cou de sifflet final, nous patienterons une bonne demi-heure avant de sortir, comme pour attendre que le reste du stade se vide pendant que la meute se calme.
Nous sortons de là, après un vrai grand moment intense, dans ce lieu mythique pour tout un peuple, réputé dans le monde entier. Bonne ambiance, joli match, parfait!
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