lundi 1 décembre 2008

Siem Reap

Nous prenons nos quartiers à Siem Reap dans un petit bungalow tout en bambou (seul inconvénient la proximité sonore des voisin... Ben oui, murs en bambou...) où on appréciera de passer du temps à se poser. Un petit tour au marché ne nous emballe pas des masses. On a déjà dévalisé l’artisanat du Vietnam et du Laos et celui du Cambodge nous parle moins alors c’est soulagement pour le portefeuille.
Par contre le marché de nuit nous réjouit beaucoup plus de part ses initiatives locales, telle cette Anglaise photographe qui a carrément créé un village pour les enfants et qui vend ses photographies au profit de son association. C’est également au marché de nuit que nous assistons à la projection de deux documentaires. Le premier retrace l‘itinéraire de Pol Pot et par là, l’histoire récente du Cambodge. Un aperçu historique permet de resituer les événements dans leur contexte : les belles années de prospérité du Cambodge sous l’adulé roi Sihanouk, son éviction par Lon Nol avec l’aide des Etats-Unis (ah bravo les States... Toujours là pour prendre les bonnes décisions...Tout ça pour avoir un bastion dans la lutte contre les Nord-Vietnamiens qui passaient par le Nord-est du pays...) et son exil forcé en Chine, la guérilla des Khmers Rouges comme un mouvement révolutionnaire et le soutien de Sihanouk aux Khmers Rouges qui promettaient de chasser Lon Nol... et donc d’autoriser le retour du bien-aimé Roi… Forcément qu’avec pareil couverture royale, les Khmers Rouges ont facilement gagné la confiance et l’aide des campagnes... Terrifiants de diplomatie et de manipulation, les Khmers Rouges, conduits entre autre par Pol Pot, sont donc arrivés en libérateurs dans un pays opprimé par la guerre contre les Nord-Vietnamiens, les Américains et le régime qu’ils ont aidé à mettre en place... C’est affreux du coup pour nous de sentir POURQUOI ON AURAIT PU RALLIER LA “CAUSE” REVOLUTIONNAIRE... et donc les Khmers Rouges...
Le deuxième documentaire que nous visionnons 3 jours plus tard est tout aussi réjouissant puisqu’il traite des mines anti-personnelles, extrêmement présentes dans le pays. Non content d’exposer les dégâts humains des mines dans le pays (car les Khmers Rouges en ont disséminé un peu partout avant, pendant et après leur accession au pouvoir), ce documentaire présente surtout comment le monde se lève contre les mines et que les Nations tentent d’arriver à un accord de désarmement et d’interdiction de toute fabrication ou usage de cette arme qui ne peut avoir pour cible que les populations civiles (ah ben c’est du propre...)... mais que les Etats-Unis (plus grand producteur de mines dans le monde) refusent de signer ce traité… On entendra ainsi Bush (oui, souvenez-vous, Mr Bretzel...) énoncer qu’il vend moins de mines (Ah!!! Bon ben ça va alors!) et qu’il s’engage à désarmer “si l’on trouve une arme de remplacement”!!! Et d’encourager le monde à suivre son engagement en plus… Mais sans déconner les gars... Si ça ça fabrique pas du terrorisme... Faut pas s’étonner après...
Apres des séances aussi gaies de documentaire, on apprécie le bar du marché qui met en scène ses barmen jongleurs... Le film “cocktail”, en vrai! Admirant leur dextérité on en profite pour sympathiser avec les serveuses. L’une est plongeuse ici en soirée et travaille dans un restaurant la journée... Difficile de trouver le temps de voir son petit bout de 3 ans qu’elle élève pourtant seule... L’autre est carrément maitresse la journée!!! Mais ce métier ne paie pas et elle se retrouve à devoir jongler entre deux métiers elle aussi... Nous revient ce garçon rencontré dans la rue qui vend ses cartes postales en vrai professionnel (ce bagout!) et qui part à l’école l’après-midi... On apprécie ces femmes pour leur gentillesse, leur gaieté (malgré tout) et leur spontanéité. On donne des livres à la maitresse pour son école et des jouets pour le petit garçon de la plongeuse... Et nous revient la question de la prostitution… A gagner si peu comment ne pas être attirée par l’appât du gain? Nan j’déconne : de là à vendre son corps à de gros répugnants des pays riches (vous savez, les gens civilisés... Elle est belle la “société moderne”...), y’a de la marge... Dure réalité, le Cambodge...

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