dimanche 7 décembre 2008

Yangoon

Ca y’est, nous y voila : l’aéroport de Yangoon et ses 5 avions qui se battent en duel. Apres le hub aérien de Bangkok et sa fréquentation de ouf, on remarque tout de suite le joug dictatorial et son contrôle des entrées et sorties dans le pays… Là dessus on se fait une petite flippe à l’immigration car Matthieu a oublié le papier demandé quand on a laissé un sac à Bangkok et commencent les scenarii catastrophes genre “je vais devoir retourner à Bangkok”… Gloups! Mais finalement tout va bien, même pas besoin de donner un bakchich !
On est récupérés dès l’aéroport par un gentil Birman qui nous propose de nous conduire gratuitement à sa guest, ce que nous acceptons avec plaisir. En chemin il nous apprend nos premiers mots de birman et quelques coutumes locales. Une fois à l’hôtel on engloutit notre petit déj et on part siester un peu… La nuit a été courte! Au réveil il est déjà tard et nous n’avons plus le temps que d’aller à la pagode la plus proche avec l’idée d’écrire un peu. Le lieu est très grand, donnant encore une fois l’impression d’être un véritable lieu de vie. Les enfants jouent, rient, courent pendant que les parents mangent ou discutent. Il est bon de rester là, simplement à profiter du lieu. On reste assis face au très grand Bouddha doré et on regarde la différence de faciès notoire avec les icônes rencontrées au Cambodge. Une fois la nuit tombée, nous partons en quête d’un restaurant. Les rues sont désertes, peu éclairées, aux trottoirs cabossés et au goudron incertain. C‘est ça, une grande ville au Myanmar?!
On débouche sur la célèbre pagode Sule et sur quelques étals de nourriture qui ne nous inspirent pas des masses. On se rabat sur une rue éclairée mais ici c’est pire qu’à la Star Ac’, les restos ont tous un groupe qui essaie très fort de pousser la chansonnette alors on se rabat sur un self-service qui aura le mérite d’être au calme!
On rentre en vélo-taxi, dont la particularité ici c’est que les passagers, placés en side-car par rapport au vélo, se font dos.
Enfin quand on dit “la” particularité, c’est sans compter sur le dictateur qui, échappant à une tentative d’assassinat qui émanait d’un mec sur une moto, s’est dit que la solution était d’interdire tous les 2 roues à Yangoon! Ben oui comme ça c’est à la fois bien bête, bien retentissant sur tous les gens qui ici n’ont pas les moyens d’avoir une voiture et dont on prive ainsi du seul moyen de transport privé possible, et du coup aussi, ça permet de provoquer un mouvement général d’antipathie envers le coupable et de dissuader peut-être de faire la même chose… Ça c‘est de la politique! Etre un bon dictateur commencerait donc par être un bon manipulateur…
Le lendemain on établit un programme : le pays est grand et certains endroits nécessitent une autorisation. Nous croisons à l’hôtel un couple de Québécois extrêmement gentil, un vrai plaisir de rencontrer autant de bienveillance et de douceur. On part ensuite à l’office de tourisme pour demander nos autorisations. Les femmes ici, comme certains hommes, sont maquillées au tanaka, une écorce d’arbre râpée et compactée en savon que l’on applique sur le visage pour protéger du soleil et, parait-il, nourrir la peau. La blancheur de la pâte sur la peau me rappelle les femmes Mahoraises et leur masque de beauté. Pour ce qui est des autorisations, mauvaise nouvelle, les 2 endroits que l’on voulait visiter sont interdits au public. Raison avancée? L’un est infesté de serpents, l’autre est une zone de guérilla. Adieu les femmes girafe donc, nous décidons de ne pas faire les marioles. De toute façon le pays est très grand et le circuit touristique déjà très intéressant. Nous partons à la gare routière acheter nos tickets, on rentre à l’hôtel chercher nos affaires et on part, d’abord en tuk-tuk, tassés les uns sur les autres, puis en bus. La route n’en est pas une : c’est une piste que le bus emprunte, pleine balle, pour nous conduire à Pyay.

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