On arrive à Pyay à minuit, en parfaite caillante, éclatés par le manque de sommeil d’une nuit passée en bus pourri! On monte en vélo-taxi… tous ensemble : Matthieu, moi et nos bagages… Autant dire que dans les côtes, notre chauffeur a suscité ma pitié…! On trouve une guest où on dort jusqu’au lendemain, trop contents de trouver un lit!
Au matin, on va directement à la gare routière où on apprend que, contrairement à ce qu’on nous a dit, il n’y a pas de bus direct pour Bagan… Argh! On prend donc nos billets et on part visiter la pagode Sehtatgyi et son Bouddha assis. On y voit ce géant mais aussi différentes sculptures et des représentations des vies antérieures de Bouddha.
On enchaine sur la pagode Shwehsandaw, très belle pagode entourée d’”arbres en bronze”, sortes de cloches en métal qui rehaussent les stupas et dont le tintement au vent rend le lieu plus enchanteur encore. On reste un moment là à profiter du calme qui règne ici. Matthieu, lui, s’entraine à ses tours de magie pour le plus grand plaisir des enfants. On entend devant nous un homme faire une prière sonore et plus loin des femmes qui récitent des chants traditionnels, semblant se préparer pour une cérémonie dans une ambiance détendue.
Sur le retour on s’arrête manger dans un petit restaurant familial et faisons la rencontre du grand-père d’une soixantaine d’années qui nous parle librement de l’absence de droits de l’homme au Myanmar… Mis en prison pour 2 ans pour avoir participé à une manifestation pacifique anti-gouvernementale il y a 20 ans, il décrit l’impossibilité de se rebeller contre la dictature militaire et donc l’impossibilité de faire évoluer la situation politique de l’ancienne Birmanie. Qu’il est triste de sentir le poids du gouvernement sur la population…
Petite précision sur la situation politique du Myanmar : anciennement Birmanie, le pays est en pleine guerre civile après la déclaration d’indépendance et c’est dans ce contexte que le 2 mars 1962 Ne Win s’empare du pouvoir, instaurant un régime militaire dans le pays. Le groupe d’étudiants qui avaient œuvrée pour l’indépendance cherche donc à assouplir la dictature et mettre en place une politique plus démocratique. Mais Aung San Suu Kyi, l’un des leaders, est assassinée avec 6 de ses camarades (en 1947, après 17 ans de combat). Le flambeau est repris par sa fille, désignée prix Nobel de la paix en 1991 et toujours assignée à résidence depuis de nombreuses années : Aung Su . Si le pouvoir a changé de mains depuis Ne Win avec la création du SLORC et la dénomination de “Myanmar“, la dictature militaire est toujours bien là et les droits de l’homme pas plus respectés. Ceci n’est qu’un petit aperçu et nous vous invitons à vous rendre sur le site de Aung San Suu Kyi, pour de plus amples informations sur la Birmanie actuelle : www.info-obirmanie.org.
Nous reprenons nos affaires à la guest et partons prendre notre bus, direction Kyankpadang que nous atteignons à 1h45 du matin… On passera là pas moins de 4h30 en pleine nuit à attendre le bus pour Bagan de 4h… qui arrive à 5h30! On aura bien rentabilisé le match de foot et les samossas, quoi!
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