jeudi 8 janvier 2009

Singapour

Après 2h20 de vol, on arrive dans la nuit à Singapour, le but étant de pouvoir profiter de la ville pour faire des achats (comme si on en avait pas fait assez!!). On passe la douane sans problème avant de récupérer nos bagages, qui n’ont pas été ménagés visiblement. Puis, avant de sortir de la zone internationale, c’est le moment où tu repasses ton bagage dans la grosse machine et là…..Et bien c’est le début d’une bonne heure et demi d’interrogatoire.
Au scanner, ils nous ont démasqués avec nos airs de terroristes!, car nous avons en notre possession de quoi mettre à mal la sécurité du pays. Du coup on nous demande de vider les sacs pour qu’ils puissent effectuer des vérifications, certainement “d’usage“. Au fur et à mesure du déballage, on commence à avoir ce sentiment de se faire “violer“ dans la grande fouille de nos affaires pour une bouteille d’Arak (alcool balinais) et 2 étoiles de ninja achetées à Bangkok. Mais lors du déballage, voila ti pas qu’il découvre un paquet de cigares et un couteau suisse! C’en est trop, on commence à nous questionner pour savoir d’où l’on vient, où l’on va, on nous demande les passeports, puis on doit aller jusqu’au bureau des douanes, infraction et objets perdus/trouvés. Du coup on ne sait plus trop si on fait partie des objets trouvés ou des infractions. En fait on est un peu dans l’incompréhension et on essaie d’expliquer que l’on ne fait que voyager et que l’on ne veut même pas sortir avec les bagages, puisqu’on veut juste aller faire des courses en ville…
Mais la douane ne l’entend pas ainsi et on nous dit que les cigares sont interdits, sauf si l’on paie une taxe, qui est parait-il assez chère. Mais après ¼ d’heure de discussion, j’utilise le 50/50 : on peut garder les cigares. Le douanier, pas très content, nous prévient que si la police nous prend, ce sera tant pis pour nous, on aura une grosse amende à payer. Puis la question passe alors sur les étoiles de ninja. Là, c’est l’enquête qui démarre avec une bonne vérification de mon passeport, et ils utilisent le joker, appel à un ami, la lumière bleue genre “c’est un vrai ou tu l’as fait à Bangkok ton passeport?“, et évidemment les questions : d’où on vient, où on va, qui on est, pourquoi on voyage, quel est mon métier... Ca y est maintenant on a bien fait connaissance, on peut appeler la police, elle va venir nous voir.
Voila 3 jeunes officiers qui reviennent et discutent avec les douaniers, prennent leur stylo et leur papiers avant de m’inviter à les suivre à l’écart pour… bah me reposer les mêmes questions bande de CONNARDS. Sauf que là, maintenant qu’il est sûr que je me connais bien, il prend mon adresse internet. C’est vrai que c’est tellement sympa de faire connaissance comme ça, et puis on a tout de suite accroché!! C’est un peu comme si j’avais un nouveau correspondant!? Peut-être même 2, puisqu’un des autres enculés est derrière moi pour prendre des notes. De deux choses l’une, soit ils me la font avec un profiler genre “comment réagit le suspect?”, soit celui qui me questionne est sourd, du coup l‘autre est muet et prend les notes. De toute façon je lui confirme que les étoiles, j’ai bien compris qu’il les gardait, mais que je signerai pas son putain de compte rendu de merde (en lui expliquant un peu énervé à quel point l’absence de liberté et de respect est fortement ressenti par moi-même et Aude). Il me signifiera gentiment qu‘il est en possession de mon passeport...
Mais c’était sans compter sans l’utilisation de mon troisième joker : l’appel à un ami, puisque Aude pendant ce temps a filmée un bout de la scène. Du coup le fonctionnaire, prévenu par le douanier, se lève et demande à Aude d’effacer les images. Comme quoi, on peut vite se sentir violer dans son intimité, même au travail… Bref, il remplit tout son papier et me demande si je veux le signer tout en sachant qu’avec ou sans ça change rien pour moi…
Du coup, je fais ma signature après réflexion et en voici la preuve.


Vous remarquerez que dans le stress j’ai fait une faute à mon nom….


Une fois qu’il a ma dédicace, il s’excuse évidement de la gêne occasionnée et nous dit que ce sont les lois ici. Que l’on peut écrire au bureau des réclamations de la police. Mais je préfère lui répondre à lui, en lui disant que j’ai bien compris qu’il applique des lois écrites par d’autres. Mais c’est vraiment n’importe quoi de contrôler ainsi, de mettre des interdictions, de considérer les gens comme cela dans la procédures de vérifications, comme si on était de la famille à Bin Laden ou le fils de Mesrine. Après plus de 8 pays d’affilée, je lui dit qu’ici c’est le pire et qu’il ferait bien d’y réfléchir, il y a quelque chose qui est dans trop de sécurité, de suspicion. Et l’officier de police m’apparait alors comme un gamin de 20 ans, me répondant qu’il est désolé, que lui aussi veut voyager et qu’il est pas d’accord avec ce qu’il applique. Je le crois assez sincère, mais je lui dit que je plains les gens d’ici soumis à des règles strictes assez absurdes faites de beaucoup d’interdits, où si tu as un cigare et un couteau suisse, tu es considéré comme un criminel. Cela empêche d’hors et déjà notre envie de rentrer dans le pays où lorsque tu es encore en zone internationale c’est l’interrogatoire jusqu’à 4h30 du mat‘.
On a encore de quoi se poser des questions sur la dite super civilisation? Et l’on apprécie d’autant plus le confort des populations du Laos, où il n’y a peut-être pas toutes les technologies et la modernité, mais où le respect et l’espace de liberté sont sans commune mesure…
Pour notre part la réponse à la question Jean-Pierre est la numéro un. C’est mon dernier mot.

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