mercredi 18 février 2009

El Calafate

Nous quittons, ravis, la ville-fantôme de Puerto Natales, pour nous rendre en bus de l’autre coté de la Patagonie, en Argentine. Dès le trajet, le pays s’ouvre à nous et offre à notre vue ses atouts : lamas, autruches, condors, et bientôt, défile des grands espaces. L’Argentine est grande, et on en prend tout de suite la mesure.

Nous arrivons enfin à El Calafate où nous prenons, à défaut d’autre chose, quartier dans la guest la plus crade de notre tour du monde. WC qui fuient, draps qui puent, fond de tarte noircie par la pourriture et laissée en pâture aux mouches sur la gazinière de la cuisine… Les prix de l’Argentine s’annoncent corsés et heureusement qu’un autre hôtel propose le même prix pour un service de qualité car c’en aurait été trop de devoir rester dans ce bouge, en compagnie des parents de Matthieu en plus… Classe!

Mais après cet intermède hygiène, nous partons explorer la ville en quête de nourriture et découvrons le charme de cette station de montagne, les maisons aux airs de chalets illuminées par le soleil. Nous sommes ravis!

Un repas, une sieste, et on se rend sur internet pour organiser la suite. Voyager à 5, ça ne s’improvise pas et nous devons batailler avec nos deux contraintes : notre budget (qui décidément va se faire malmener en Amérique du Sud…) et le nombre que l’on est. Moi qui étais attachée à mon intimité, me voilà à réserver un dortoir… Gloups! Un apéro et un restaurant, le tango qui sort des boutiques comme véhicule, et me voilà transportée dans le charme de ce nouveau pays aux habitants si gentils. Ca fait du bien!

Le lendemain, nous louons une voiture et partons en direction de la Lago Rocca, balade toute en pente qui nous offre une vue magnifique sur le Perito Moreno.

Aller, ça se mérite!

Le vent, la montée, mais à l’arrivée, quel spectacle! Nous avons la chance de profiter du soleil pour admirer la vue : la laguna argentina s’étire sous nous et plus loin, coincé dans la chaine de montagnes, le fameux glacier Perito Moreno.


Il fait froid alors on ne reste pas longtemps. Surtout, il nous faut nous dépêcher d’aller à l’aéroport chercher Baptiste et voilà Martine, la maman de Matthieu, soit disant effrayée par la pente, qui fait le petit poney dans la descente! Elle galope tellement qu’on a du mal à la suivre! Le voyage à 5 s’annonce folklo!!


On rejoint donc bien vite la voiture et filons retrouver Baptiste, arrivé à Buenos Aires jusqu’au 17 avril, et qui nous rejoint dans notre périple patagoniesque. Nous voilà tous en famille, dans une ambiance détendue et agréable qui permet de quitter le mode “2” que nous connaissons depuis des mois sans anicroche.

Au retour à la guest nous faisons la rencontre d’Ana, une Argentine de Buenos Aires en vacances dans la région, l’occasion pour nous de goûter au maté. Véritable institution dans le pays (et on le verra, dans bien d’autres pays de l’Amérique Latine), le maté est une herbe (yerba maté) que l’on met en quantité dans un pot spécial, le plus souvent en calebasse (on évide le légume et on garde la peau en forme de poire épatée), et que l’on arrose d’eau chaude. Une fois préparé, le maté se boit en communauté à l‘aide d‘une pipette (qui tient rôle de filtre), tour à tour comme on fumerait un join, l’hôte servant à nouveau de l’eau sur la préparation pour le suivant. Pour avoir goûté, je dois dire que je préférerais figurer à la fin du tour tant le maté a un goût de thé trop infusé au début. Mais comme les Argentins en boivent toute la journée, sans renouveler la yerba maté, on comprend qu’au bout du 4e ou 5e ajout d’eau, le maté est bien moins fort. Merci à Ana en tout cas pour l’expérience et sa gentillesse!


Nous partons fêter les retrouvailles au restaurant, invités par les parents de Matthieu dans LE restau de la ville, j’ai nommé “La Tablita”. Et si on le mentionne, c’est pas pour rien. Ici la culture de la viande, c’est quelque chose, et si la viande ne se découpe quand même pas à la petite cuillère, je dois dire que les carnassiers qui m’accompagnent étaient ravis du concept de parilla (barbecue) ainsi que la découverte de la spécialité du coin : le bife de chorizo mariposa (papillon pour les bilingues en herbe). Jugez-en par vous-même…

Non, la main de la photo n’est pas celle de la petite fille du patron mais bien la mienne!!

Autant dire que tout le monde s’est régalé et que nous étions ravis de l’invitation : encore merci Martine et André, Matthieu n’a eu de cesse de chercher la saveur inégalée de cette viande pendant tout notre voyage : en vain!

Le lendemain, on se lève tôt pour aller au Perito Moreno au lever du soleil. En effet, le site est sans doute un des plus touristiques de la Patagonie et nous voudrions éviter la foule. Autre avantage, mais ça, il ne faut pas le répéter : l’accès au site est payant et très cher… sauf si on passe avant 8h! Ouh les vilains! Nous arrivons donc au Perito Moreno à 7h et découvrons le monstre de glace.

Le glacier est l’un des plus grands au monde, et est surtout connu pour être un des rares glaciers qui continue son avancée (2 mètres par jour au centre et environ 40 cm sur les cotés), à l’heure où tous les autres subissent les catastrophiques conséquences du réchauffement climatique. Les craquements immobilisent le ciel et parfois un bruit assourdissant éclate dans le silence de glace : le glacier glisse, craque, et fréquemment, en moyenne 3 fois par heure, des blocs se détachent. Processus naturel de l’avancée du glacier, nous considérons que ce morcellement n’a rien de grave ou de triste.


Pourtant, d’autres avis mettent en avant que l’avancée réelle du Perito Moreno n’est pas le fait d’une production active de glace, mais plutôt le triste résultat de la fonte des glaciers en amont sur le Campo de Hielo Patagonico Sur, comprenez mer de glace, étendue littéralement givrée de 13 000 km2 et 350 km de long. En bas de la chaîne, le Perito hériterait donc de la poussée inhérente à cette fonte. Moins glorieuse, l’avancée du glacier d’un coup, pas vrai?

Pourtant aucun guide ne mentionne cette explication et tout le monde continue à assister, satisfait, à la chute des blocs de glace.


Le glacier n’en reste pas moins spectaculaire avec sa taille gigantesque ; 50 à 55 mètres de haut, 14 km de long…

et ses dérivés de couleurs du blanc au bleu. Je ne vous la refais pas mais, cherchant à comprendre pourquoi la glace revêtait ses différents habits colorés, André a trouvé l’explication dans un guide et, fatigué, nous en a fait une retransmission des plus caucasses!

A retenir en fait que la glace peut être compacte ou habitée de bulles d’air et que cette variation de densité donne un écho différent aux ondes qui dictent la façon dont l’œil perçoit la lumière ; les ondes courtes seulement pénètrent la glace compacte et la font percevoir bleue alors que des ondes plus longues donnant la couleur blanche infiltrent la glace à bulles d’air. C’est fou quand même, non? Je veux dire de prendre volontairement un cours de physique à 8h du matin alors qu’il fait dehors un froid… glacial!


Aller, il est temps de rentrer prendre un bon petit déjeuner et nous mettre au chaud! Pendant que André et moi succombons lâchement au plaisir délicat de la sieste, Martine, Baptiste et Matthieu partent faire une balade dans la ville.

Je les accompagnerai le lendemain matin avant de prendre le bus, balade le long de la lagune d’Argentine, accompagnés de notre régiment de petits copains, parce que les chiens errants représentent une grande partie de la population locale et qu’il suffit qu’on lance un caillou pour que celui qu’on baptisera “caillasse” se jette dessous et ne nous lâche plus, rejoignant “Sparsky”, “paillasson” et “gros moche”… Sympa les balades à Calafate, non?!

Petite course aux cartes postales et nourriture et nous partons prendre le bus, direction El Chalten.

1 commentaire:

Sénégal Medias a dit…

g vraiment aime votre blog c `est comme si jatia avec vous en voyage c tres beau vaiment tu courage jem`apelle basile niane depuis le senegal a dakar
du courage