Avant la date fatidique de l’ouverture des hostilités, les participants répètent sous la tente de leur candidate. Nous allons du coup assister aux préparatifs de la danse des adolescents. Musique, chant, costumes et danse bien sûr, rien n’échappe à la rigueur du festival… Nous admirons l’élégance des filles dont les bras se meuvent avec grâce tout en suivant l’ondulation du bassin. Magnifique! Notre candidate quant à elle, est sûre de gagner le prix du sourire et du salut. Une vraie miss France!
Mais enfin le soir de l’ouverture du festival arrive et nous voici immergés dans la vivance d’une culture bien présente. Ici tout est rapanui : la langue (que tout le monde ou presque semble comprendre parce que c’est celle qui est parlée dans les familles), l’habit, la tenue du corps, les gestes… Nous qui sommes tant attachés à rencontrer l’Humain, nous voila ravis!
Parmi les premières épreuves, on se rappelle du concours de tatouage.
Ici, bien loin de nos tabous, le corps est exposé comme un objet d’art et ce ne sont pas mois d’une quinzaine d’hommes et de femmes qui exposent leur tatouage, tout de string vêtus, décrivant en rapanui la signification des dessins tout en se contorsionnant pour en rendre la lecture plus facile.
Et pour clore cette première soirée, nous admirons, en costume cette fois, notre troupe de jeunes et leurs concurrents danser pendant pas moins de 20 minutes chaque troupe.
Les autres jours, nous alternons donc visite de l’île et manifestations du festival. Canoë polynésien, concours de construction de figures à partir d’un rond de ficelle (où comment transformer un rond en une toile d’araignée cohérente…), taille de pierre (au burin, tournevis, petit couteau…), scénettes de théâtre sur la vie quotidienne rapanui, tango local mais surtout, la fameuse épreuve de course de luge…
Alors tout de suite explications : la luge en rapanui, c’est quoi? Vous prenez un ancien volcan, aux pentes à 45 degrés minimum ; vous prenez des troncs de bananiers ficelés par 3 ou par 2 ; vous prenez des mecs en strings tatoués et assez tarés pour s’allonger sur les rondins.
Et vous obtenez?… Des types poussés par 4 ou 5 malabars à toute berzingue
selon la loi du “celui qui s’arrête le plus loin a gagné”!
Là ils sont trois à pousser celui qui est allongé sur "la luge"...
Franchement, en première impression, on s’est d’abord demandé comment les gars faisaient pour s’arrêter tellement la pente est forte.
Et cette incompréhension a vite cédé le pas au respect devant ces fous que l’on a vus se succéder pour aller toujours plus vite, toujours plus loin! Incroyable!
Moi je dois dire que j'ai aussi beaucoup aimé le louk et le mariage tradition - modernité comme on dit!
Le festival c’est l’immersion dans un monde à part, dans la force et la diversité de la culture rapanui. Le festival Tapati c’est cette chance unique de vivre un univers qui a traversé les âges et a réussi à rester imperméable à l’acclimatation coloniale.
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