Ni une ni deux (enfin si, une douche quand même!), on file et découvrons, charmés, non seulement un club magnifique, mais surtout des danseurs, de tous niveaux, l’air de tous se connaitre et de profiter de la musique en toute simplicité! Parfait! Deux musiques plus tard, le temps de lever le voile de timidité de mon amouro-débutant…. Et le style musical change… Argh! J’aime bien le reggaton mais là, pas! Et puis plus tard, la salsa reprend. Matthieu et moi n’avons pas dansé depuis longtemps et le pauvre se perd un peu dans ses pas… J’oscille entre empathie et envie de danser. Finalement, sous l’impulsion de mon amoureux, je me décide à inviter (le meilleur, tant qu’à faire!), pour une salsa. Génial! Non seulement j’ai eu plaisir à danser, mais en plus le danseur me présente un Français vivant ici, Stéphane, et sa femme Tania. On discute un peu, mais la musique est forte, l’heure avancée et demain on a les billets d’avion à changer à la première heure… On se quitte donc en échangeant les numéros (nan je déconne, nous on n’a pas de portable!) et en se promettant de se voir le lendemain si le changement de billet s’avérait possible.
Le lendemain, comme prévu, nous fonçons donc aux bureaux de Francis (La LAN) où nous passons en tout pas moins d’une heure et demie... Mais nous obtenons enfin le changement des billets! Ouf!! Soulagés, nous rejoignons le centre ville en passant par internet pour acheter les billets pour Cuba (Merci mon amour!!!) et pour la Réunion. Je mesure ma chance d’être gâtée comme ça…. Cuba, ça va être génial!
Le reste de l’après-midi passe tranquillement, en sieste pour ma part et en lessive et autres choses intéressantes à raconter (palpitant tous les jours, le voyage??!). A 18h nous contactons Stéphane et Tania qui nous invitent gentiment à venir manger chez eux (Stéphane vient même nous chercher en voiture!) en compagnie de Pascal et Carlos, un couple mixte Franco-Paraguayen également. Stéphane et Tania se montrent adorables, nous recevant comme des amis, au vin blanc Français délicieux ; j’en aurais pleuré!!! La conversation est dense : voyage, vie paraguayenne, une petite couche sur Sarkozy et les conditions de vie en France (ça ne fait jamais de mal!), vie de tous les jours, rires et encore rires. Quel délice la simplicité de ces rencontres qui croisent parfois notre parcours. Nous passons une excellente soirée! Et puis finalement, me voila à donner “des tuyaux” de salsa à Tania! Nous passons donc un moment à danser, montrant de temps à autre un mouvement que Tania m’avait vue faire la veille. Finalement, on a du mal à croire qu’il est déjà 2h du matin… Nous rentrons en taxi alors que la pluie diluvienne déclenchée à peine 10 minutes auparavant, commence déjà à inonder littéralement les rues.
Après un réveil tardif, on part déjeuner en passant par la place Uruguaya. Ici, les gens ont planté la tente et vivent complètement dehors. Linge séchant sur un fil improvisé, petit mobilier d’appoint, la place est mieux occupée qu’un camping municipal… Quelle misère. Ces gens, d’origine indigène, sont là pour manifester et demander que l’Etat leur rende les terres ancestrales volées. Rassurons-nous, nous sommes bien au pays des Bisounours puisque l’Etat a conçu des réserves pour parquer ces gens! Ooouuu! Applaudissements pour le progrès de l’Humain!!! Nous apprendrons par Stéphane que le gouvernement dans son entier est extrêmement corrompu et qu’il est difficile, dans ces conditions de garantir un Etat de droits. Les inégalités sociales ont bon dos, les riches sont riches et les pauvres sont dans la merde au plus grand désintérêt général. Dure réalité qui nous accompagne pendant notre déjeuner. Ici les enfants mendient pour manger. Les reflexes cambodgiens reviennent : non! On ne donne pas aux enfants! Il faut qu’ils aillent à l’école et qu’ils ne se suffisent pas de ce maigre argent “facile” donné par la charité. Et puis une voiture s’arrête sur le trottoir et les gamins s’amassent. Le conducteur en 4X4 fait sa distribution et les enfants s’arrachent les paquets de nourriture. Tout à coup, l’enfant qui nous avait demander de quoi manger un peu plus tôt vole une gamine plus jeune que lui et part en courant avec le paquet de chips dérobé. Alors on s’interroge : que faire, quelle attitude adopter? Ne pas donner et prendre le risque que l’enfant devienne un voleur? Ou donner et prendre le risque qu’il devienne un mendiant? Nous ne sommes pas armés pour ça. A l’école, on ne nous a pas préparés pour ce genre de situations pourtant tellement réelles… Des cours d’éducation civique? Oui mais tournés sur l’apprentissage du code napoléonien… Ca ne nous sert pas à grand-chose tout ça, et c’est les bras ballants que l’on observe la scène. Alors tant pis, quitte à prendre le risque de faire une bêtise, on se dit que l’on va donner. Nous ne finissons pas nos assiettes, commandons un pain et préparons un sandwich avec les tranches de jambon et fromage qu’il nous restait, sandwich que l’on va offrir à la mère de la gamine volée.
Nous partons brièvement à la gare routière acheter nos tickets de bus pour le lendemain puis on rejoint Tania et Stéphane qui nous ont proposé l’hospitalité et chez qui j’ai proposé de donner un cours de salsa! Si j’avais su! Voilà donc Juan, un danseur-prof, et Tania devenus mes élèves pour l’espace de quelques moments. Ici aucune fille ne donne de cours et c’est avec plaisir que la fibre pédagogique me revient!
Avant une deuxième session de cours dans la soirée, nous partons faire un petit tour avec Stéphane dans le pare qui se trouve derrière chez eux. Tout le monde vit dehors et la pauvreté, affluente dans le parc, s’étale sous nos yeux. Curieux sentiment que la peur mêlée de gêne à se balader ici. J’oscille entre crainte de ces gens (le vol??), peur de faire du voyeurisme, et sensation de gêne, moi qui aie mis mes plus beaux vêtements pour donner mes cours de salsa… Stéphane nous ouvre une petite porte de la culture paraguayenne, nous contant la perte historique d’une partie des territoires du Paraguay dans l’histoire qui aura coûté la vie de nombreux hommes soldats. A l’époque il n’y avait plus resté qu’un homme pour 3 femmes, croyance encore répandue aujourd’hui. Est-la la raison pour laquelle les Paraguayennes sont si belles et apprêtées?
Invités par Pascal et Carlos à leur rendre visite, nous découvrons ensuite, autre facette de la culture paraguayenne : la maison luxueuse du couple. Carlos nous présente sa collection de vêtements et les costumes qu’il a créés pour la pièce de théâtre montée par Pascal. Nous regardons le diaporama de ladite pièce et buvons l’apéro. C’est chouette de se retrouver là, en configuration amicale alors que nous sommes dans une ville inconnue.
Nous rentrons ensuite retrouver Juan, mon danseur de la veille, et sa cavalière Elisa pour un autre cours de salsa.
Un repas, des histoires, de la complicité. La soirée passe bien vite et nous partons profiter de la douillette chambre qui nous est offerte. Le lendemain c’est l’heure de partir. Tania nous régale de sa gentillesse et de sa générosité. On repart de chez eux emballés des moments passés ensemble, régalés d’un cadeau formidable et la tête pleine de souvenirs géniaux. On a bien fait de venir changer nos billets d’avion! Merci à Tania et Stéphane pour tout ce qui a fait la magie de nos échanges!

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