samedi 18 avril 2009

Tupiza

Ça devient une habitude : nous arrivons à Tupiza à 5h30 après une nuit passée dans le bus… Nous sommes redescendus un peu, la ville est ici à 2950 mètres d’altitude, ce qui nous fait gagner quelques degrés, bienvenus à cette heure matinale pour une recherche de guest. Nous atterrissons dans un Hostelling International, sans doute le dernier que l’on fera de notre voyage : ras-le-bol de cette ambiance d’assistés où tout est fait pour l’Anglo-saxon désireux de ne pas avoir à sortir de sa chambre d’hôtel pour avoir tout à disposition (laverie, service d’agence touristique etc), le tout moyennant monnaie, bien sûr… Mais pour le moment ce sont les seuls à accepter que l’on ne paie pas la nuit finissant alors va…
Après une petite sieste réparatrice (on ne vous cache pas que les nuits en bus ne figurent pas parmi nos plus belles…), nous partons découvrir un peu la ville. Tupiza est un village paumé au milieu d’une zone semi-aride et montagneuse. Ses maisons sont faites de brique de terre locale, beige-ocre, pareil à une sorte de torchis. Les cuadras réguliers (blocs de maisons) répondent à l’organisation géométrique des nouvelles villes espagnoles et il est facile de nous y repérer. Un repas au marché (et toujours cette galère de chercher un repas sans viande… Merci Matthieu pour ta patience…) et nous partons en quête d’informations sur les tours proposés en direction du salar d’Uyuni. Nous retrouvons par hasard un couple d’Allemands rencontrés il y a quelques mois à Phnom Penh avec qui on reste discuter un moment. Et puis la journée passe comme ça, au rythme lent de cette ville digne d’un western.
Le lendemain, Matthieu part marcher en direction du Cerro Elefante, accédant ainsi à une colline dominant la ville.
Il est pas trop tard quand je sors de l'hôtel, mais les petites vendeuses déballent leur étale. Certaines arrivent, chargées de produits artisanaux, d'autres lèvent la bâche qui a protégé les tables de fruits, alors que le soleil chauffe déjà les mollets. Par contre, à l'ombre c'est le froid intégral. Je réussis à sortir de la ville et demande mon chemin à 2 personnes en comprenant les indications (Putain je comprends l'espagnol ! Et je le parle aussi avec des “Heuu...”, “Entiendo” où je suis pas sûr de comprendre). Je trouve donc le pont qui sépare la ville et monte jusqu'a cette chère croix blanche qui domine la ville. Le paysage est super joli, couvert d'un ciel dégagé, dominant la ville et permettant de voir des quebradas et des collines aux couleurs typiques de paysage sud-américain, entre le vert, le ocre, en passant par le jaune...


J'adore profiter de l'endroit et me dire que c'est super cool!! C'est l'occasion de me poser en écoutant un peu de la musique d'ici (c'était un peu mon petit moment à la Rocky, genre au sommet avec du reggaeton!). Puis je suis allé faire un tour du coté du Cerro Elefante, qui bien évidement ressemble vaguement à un Eléphant.


Le soleil donnait la température parfaite mais je ne suis pas allé bien loin, juste le temps de profiter des grands cactus,
des herbes qui piquent et je repars vers le centre du coté moins touristique de la ville, où se tient sur la place un derby entre syndicats de chauffeurs de bus.

Ah bah oui on est dimanche et en même temps, c'est pratique les déplacements, pour les syndicats de chauffeurs de bus (les syndicats des pousses-pousses à vélo de Hanoi doivent davantage galérer pour les déplacements...) Toujours est-il que le tableau est assez sympa , pas forcement imaginer le foot vu de comme cela...



Finalement après avoir vu 2 buts, un carton jaune et un joli jeu, plein de commentaires et quelques insultes gentilles, je file rejoindre la cow-girl.
De mon coté, je profite du réveil au jus de fruits frais du marché (on ne s’en lasse pas!) puis je me lance dans la rédaction de deux articles! Aller! Il va falloir le rattraper ce retard dans notre blog!!! Et puis à 11h30 nous avons rendez-vous avec Joly jumper pour une balade de 5 heures dans les magnifiques quebradas alentour.
A cheval sur nos montures (genre à l’agence ils ont dis “oui, nous on a des chevaux argentins qui sont des bons chevaux”!, mais franchement, ceux-là ne sont pas plus de compèt que n’importe quel autre!), nous commençons par longer la voie ferrée avant de prendre une piste qui nous fait pénétrer dans une sorte de désert de pierre montagneux. De là, on bifurque en direction de “Los Canyones”, jusqu’à arriver à “Los Duendle”.

Le paysage magnifique nous réjouit.

Nous mangeons là et avons quelques minutes pour faire des photos, puis nous repartons en direction de la vallée de los machos. Et pourquoi porte-t-elle ce nom, demande-t-on?! Et ben parce que les pics de la montagne ressemblent à des pénis!

Et ben voila! Cela dit, toute blague phallique mise à part, le site est superbe et nous essayons, dans ce cadre de film, de nous faire un galop genre “ici, tout est possible”.



Oui sauf qu’en fait, ce ne sont décidément pas des chevaux de compèt, et il faut talonner comme des fous pour que le canasson passe tranquillement au trot galopé… Fait chier! On arrive donc tranquillement (ça pour être tranquille!) au canon del Inca, nommé comme ça pour avoir été la voie de passage de prédilection des Incas de la région.


Nous faisons une nouvelle halte photo puis remontons nos canassons pour retrouver la Puerta Del Diablo (porte du Diable), sorte d’ouverture dans la roche vénérée (apparemment encore maintenant) pour être un lieu d’offrande au Dieu des ténèbres…
Finalement, notre jeune guide nous prévient qu’on sera en avance à Tupiza, et effectivement! On a une heure d’avance tout pile en rentrant, avec interdiction de galoper (et donc un peu l’impression de faire un contre-la-montre…).




On est un peu vénères, mais c’était quand même génial de faire cette balade…


Le reste de l’après-midi, nous faisons les agences pour choisir notre tour à Uyuni. Pas facile de trouver du monde pour faire les 5 jours que l’on souhaite, et on doit arpenter toute la ville pour le prévoir.
Le troisième jour, après un aller-retour au marché pour prendre jus de fruits frais et petit-déjeuner au dulce de leche (mum!), nous partons nous balader à pied dans les environs de la ville. Nous prenons la direction du Nord, longeant la voie de chemin de fer qui s’engouffre dans la campagne, dominée par une montagne ocre époustouflante. Suivant les conseils d’une petite mamie nous bifurquons bientôt pour entrer dans un canyon. Mais le cul de sac nous fait reprendre la voie ferrée et déboucher sur un paysage aux couleurs impressionnantes.
Ici le gris côtoie le rouge et le vert, et la montagne, coupée par la rivière, cède la place au vert des cultures du rivage. La conversation va bon train et nous ne voyons pas le temps passer.



Encore un peu et on doit faire demi-tour. Nous aurons vraiment bien profité de cet environnement de quebradas dignes de celles de Cafayate…

Il ne nous reste plus qu’à confirmer avec l’agence que nous avons choisie pour notre tour, Llipi Tour. Et bientôt nous voila partis dans une conversation animée avec le copain de la fille de l’agence, conversation sur la politique et les différents peuples en voyage. Le Israéliens en prennent pour leur grade. Il faut dire que depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois on est servis question incivilité et qu’ici, les gens ressentent beaucoup de pression tant les Israéliens sont exigeants (comme s’ils étaient dans leur pays). Nous parlons aussi pas mal de la politique locale, l’occasion une nouvelle fois donnée de vérifier la côte de popularité hallucinante du président Evo Morales…
Le lendemain, nous partons pour notre tour en direction d’Uyuni. Tupiza nous a beaucoup séduit et nous sommes bien contents d’y être restés quelques jours.

Aucun commentaire: