vendredi 15 mai 2009

Copacabana et le lac Titicaca

Après le trajet en bus, où nous avons pris une barge afin de traverser un morceau du Lac Titicaca (la découpe du pays est faite de telle sorte, qu‘un morceau de Bolivie n‘est accessible qu‘en passant par le lac, si l‘on ne veut pas passer par le Pérou),


on arrive à Copacabana.


Il fait nuit et l’on se pose dans le premier hôtel venu. Au petit matin, toujours un peu frais, nous sommes quand même à plus de 3800 mètres, on va prendre notre petit déjeuner sur le petit marché : leche con chocolate avec une pâte soufflée dans l‘huile. Puis, on fait un tour dans la cathédrale à la façade mauresque et à l’intérieur bien baroque, sans avoir eu la chance (sans doute parce qu’aucun touriste n’avait payé…) de voir la bénédiction des voitures par le curé, pourtant donnée comme bihebdomadaire. Original! C’est pas grave, on se rattrape sur les 2 perroquets qui ont visiblement élu domicile sur la grille d’entrée et qui auront une absolue délicatesse à venir manger les cacahuètes qu’on leur propose. On s’est même pas fait chiquer les doigts. Après un bref passage à l'hôtel, on repart pour une balade, mais en arrivant près du gymnase, nous sommes interpellés par le bruit. Nous allons voir et à notre grande surprise, il s'agit d'un match de football un peu particulier. Je vous laisse juger de ce moment aussi inattendu que typique du pays...


Puis nous montons du coté des premières ruines Incas, que l’on découvre sur un chemin aménagé datant de la même époque. Au final, jolie vue sur le lac et l’île du soleil au loin, avec la côte bolivienne qui se découpe sous le soleil. On a presque l’impression d’être face à la mer, tellement le plus grand lac d’altitude du monde est grand (97 km sur 230 km de long). Cependant, avec l’arrivée des Espagnols, il reste bien peu de ruines intactes, les pierres étant à l’époque réutilisées pour les constructions des conquistadors… Après la petite balade, on va manger dans l’un des nombreux restaurants à touristes de la rue principale, en profitant du soleil. C’est une condition, car dès que l’on est à l’ombre, la température chute gravement! Pour l’après-midi, Aude va se poser à l’hôtel pendant que je vais marcher, direction la presqu’île du coté de l’Isla Del Sol.Les gens sont tout sourire sur le chemin, m’interpellant, me demandant d’où je viens, où je vais, entre 2 coups de pioche dans les champs ou allongés sur leurs outils de travail. Mon espagnol me permet désormais de communiquer en petit nègre avec les gens, qui sont aussi compréhensifs que contents de voir un touriste qui parle avec eux. Plus loin, se joue le match de foot des chauffeurs de taxi. l’occasion de voir encore une fois des gars qui galopent en altitude derrière un ballon : quelle énergie, quel souffle! Finalement je me dirige vers la montagne, afin de profiter du coucher de soleil sur la petite baie de Copacabana

et d’une jolie lumière sur les montagnes, accompagné d’une détente fumante… ça faisait longtemps.Le lendemain, on part pour 2 heures de traversée pour l’Isla Del Sol, lieu central de la culture Inca pour des rites et le culte du Soleil.

C’est en effet ici que le soleil serait né… Apres le débarquement,

on profite de rester dans le groupe du bateau, afin de faire un morceau de la visite avec le guide, visite qui commence par la salle du musée. De nombreuse fouilles ont été réalisées ici, pas toutes finalisées, aussi bien sur terre que sous les eaux du lac, car le niveau du lac, il y a 500 ans, était quasiment 100 mètres plus bas, étonnant! On se dirige vers le nord de l’île qui délimite un ancien espace sacré, lieu de pèlerinage pour le peuple Inca et où se trouve la troisième place rituelle la plus importante de cette culture. Elle est symbolisée par une roche ayant une forme de tête de puma qui fait face à un autel, où étaient faits des sacrifices et des rituel religieux. Les Incas déterminaient également un calendrier agraire et ritualisaient les fêtes, en fonction du calendrier de l’année : celle-ci commençant au solstice d’été le 21 juin. Puis, l’on termine la visite par le temple de l’Isla del Sol, surplombant la mer face au côtes péruviennes et avec de l’autre coté la Bolivie et ses cimes enneigées.

On choisit de se poser là pour le déjeuner et effectuer une petite sieste.




J’en profite pour aller faire des photos du site, mais également de locaux qui travaillent à la rénovation du site.
En effet, ici la population est partie prenante et participe à la restauration de son patrimoine et donc d’une ressource possible financière. Il y a 5 ans, il y avait 10 touristes par semaine, aujourd’hui il y a en a minimum 80 par jour...Pendant que je discute avec quelques ouvriers et réponds à leur demande de faire des photos d’eux, Aude discute avec le responsable des travaux. Très rapidement, nous sommes invités à partager la soupe et nous leur proposons une petite séance photo, afin de pouvoir leur donner les clichés par la suite. Grand sourire et applaudissements lorsqu’on leur dit que nous sommes comme fiancés! Les femmes font à manger, apportent les cailloux et jettent un œil sur leur petit, pendant que les hommes piochent, amassent les pierres et défrichent les décombres. Les petits enfants participent en jouant avec la terre et suivent leur mère durant leurs allers-retours. On assiste là à un vrai travail de réhabilitation dans la pure tradition bolivienne, quel plaisir. Le patron nous invitant à passer chez lui en fin de journée, on laisse nos affaires et partons faire un petit tour sur les hauteurs de l’île, profitant du panorama sur le temple : encore un souvenir de toute beauté pour nos petits yeux devant tant d’histoire sur un lieu mythique.

De retour prêt du temple, nous saluons les gens avant de partir vers le milieu de l’île, n’ayant pas été resollicités par le responsable. Le soleil est couchant, nous empruntons le nouveau sentier qui passe par les hauteurs de l’île, avant de redescendre sur le village du milieu, en compagnie d’un jeune berger qui ramène son troupeau de moutons de 20 têtes. Mais nous lui faisons remarquer que visiblement il en manque une… Il s’arrête plusieurs fois et malgré notre proposition de garder son troupeau (oui je connais les animaux et sais communiquer avec eux, j’ai déjà regardé à 3 heures du matin les émissions animalières et de chasse et pêche!! Ah vous aussi! après une soirée où vous n’alliez pas directement au lit?!…). Mais plutôt que d’aller le chercher et trouver vite fait l’individu manquant, il préfère continuer (en même temps le mouton va pas se barrer de l’île à la nage). On fait donc le reste du trajet avec lui, ainsi qu’un groupe de 5 autres enfants avec un bon gros troupeau de moutons.
Les enfants portent chacun un fagot de bois et s’amusent à se pousser, tout en grimpant partout pour conduire le troupeau.

Si jeunes, ils travaillent déjà, se relayant, dans la bonne humeur et se partageant la tâche collective.On trouvera au village une auberge avec vue sur la petite baie, où le soleil viendra nous réveiller le lendemain. Lorsqu’on se réveille, il est pas très tôt et c’est au son des rires et cris des enfants qui jouent dans le jardin que l’on va se laver. On passera la journée entre salsa, balade sur l’île
et sieste le long du terrain de foot, où se joue un match local avec commentaires enthousiastes du public, regroupant hommes, femmes et enfants. C’est un peu le rendez-vous du dimanche, entre bonbons, habits traditionnels et téléphones portables. entre 2 changements de couche du petit dernier. C’est bon de juste voir jouer un match, sur le lieux si mythique du Titicaca, à l’endroit même où j’imaginais que les gens seraient habillés en Inca! Apres cette après-midi, on prend le chemin du retour, le long du lac pour retrouver notre petite chambre, l’occasion d’une salsa…Le lendemain, on se lève tôt afin de pouvoir attraper le bateau du matin qui part du sud de l’île. Après 2 heures de marche, on a bien mérité notre petit déjeuner en terrasse avec vue sur l’Isla Luna et le soleil qui nous chauffe, c’est bon. L’occasion de nous dire qu’on a bien fait de dormir au centre de l’île, vu le nombre de constructions et d’infrastructures pour touristes qui poussent comme des champignons ici. On prend finalement le bateau, en faisant un arrêt au temple du soleil qui se dresse au pied des collines du sud de l’ile,
avant de rejoindre la terre ferme.
Là nous attend le bus qui nous conduit vers le Pérou, pour s’immerger dans la culture Incas et ces mythiques constructions…

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