lundi 18 mai 2009

Bilan de la Bolivie


- En rencontre : je commence encore par ça, tant les rencontres sont le carburant de notre voyage, celles qui déterminent la beauté du lieu ou sa laideur… La Bolivie, c’est le pays des Indigènes qui, présents à plus de 80% dans la population, sont tout de même appelés ainsi (à se demander comment on appelle les 20% restants : les Blancs? Les ex-colons?…). Pour nous, cette couleur de peau, ce teint tiré par les conditions climatiques, c’est la richesse de ce pays, une culture préservée et un environnement non dénaturé, à la différence de ses voisins argentins ou pire, chiliens. On dit que les Boliviens sont timides, et effectivement, cette barrière sans doute courtoise ou discrète, aura été pour nous la cause de notre impossibilité à vivre notre expérience altiplanesque. Mais au-delà de cet aspect, les Boliviens auront été tout le long de notre séjour, un peuple adorable, prévenant, gentil et doux. Sur les marchés, dans les guets, les taxis, les randos, au détour d’un jus de fruit, nous aurons constamment trouvé la même amabilité. La Bolivie est le pays des gens simples, forts de leur culture et de l’histoire qu’ils continuent à écrire fièrement aujourd’hui. Ce n’est pas pour rien si le Che avait choisi ce pays pour poursuivre sa révolution en terre latine : la Bolivie est le cœur de l’Amérique du Sud, et cela se ressent chaque jour pour notre plus grand plaisir.

- En physique : Alors justement, à quoi ressemblent-ils ces “indigènes”?! Le visage assez rond, les yeux légèrement bridés par la météo locale, assez petits, les Boliviens ont la peau épaisse de ceux qui travaillent dur. Surtout, ce que l’on retient du physique bolivien ce sont deux choses essentielles. D’abord l’incroyable tradition vestimentaire des femmes aux cheveux longs tressés (parfois avec des rajouts!), noués de pompons, coiffées d’un tout petit chapeau porté haut sur la tête et vêtues de multiples couches avec au moins un tablier et une jupe plissée montrant des hanches tellement larges contrairement aux fines chevilles que Matthieu a élu ce pays comme celui dans lequel on avait le plus envie de soulever les jupes… pour comprendre!!! Ensuite nous avons été marqués de voir l’empreinte tellement forte du temps sur les gens. A 25 on en paraît 30, à 35 on en paraît 45, et à partir de 45, on paraît être un petit vieux. A ne pas s’y tromper par contre, c’est l’énergie dégagée par ces gens qui, même vieux, continuent de porter indéfiniment enfant ou lourde charge dans le tissu qui leur sert de sac monté sur le dos et soutenu par les épaules. Comme quoi, les capacités physiques, c’est aussi une question de conditionnement social…

- En paysages : Waouh… Comment vous dire! La Bolivie, que nous n’avons connue pourtant que sous son visage montagnard, est LE pays d’Amérique latine qui nous aura le plus épatés, tant par l’incroyable diversité que la Bolivie offre (encore une fois : et pourtant on n’a pas été dans la jungle!), que par la beauté naturelle de ces nombreux sites. La Bolivie, c’est le pays des paysages surdimensionnés et surnaturels, c’est le pays où on en a plein les mirettes!

- En nourriture : ici, la nourriture peut être pas chère et équilibrée!!! Ah!!! Un peu comme le menu du jour des brasseries françaises, l’almuerzo est le repas du midi comprenant toujours une soupe, puis un plat avec viande ou poisson parfois, riz et frites (le plus souvent), puis un dessert genre compote ou la fameuse gélatine (Mumm…!). Sauf qu’ici, cet almuerzo coûte en moyenne 10 bolivianos, soit 1 euro… Il est donc facile de manger convenablement pour pas cher, ce que font d’ailleurs tous les Boliviens. A coté de ça bien sûr, il y a les fameux jus de fruits frais mais, n’en n’ayant plus autant maintenant qu’on est au Pérou, je ne m’attarde pas au risque de me mettre à pleurer de nostalgie!

- En massage : Oui! Je me suis fait masser!!! Ici ils proposent des massages aux pierres chaudes, c’est-à-dire un massage assez traditionnel mais auquel ils ajoutent la disposition de pierres effectivement bien chaudes dans le dos, et vu les températures ici, je peux vous dire que ce n’est pas du luxe! Franchement, se faire masser, c’était de toute façon génial donc je ne pourrais même pas dire si c’était particulièrement bien ou pas!!

- En musique : Alors oui, il y a un peu de musique andine genre “tiens, ils les ont libérés du métro parisien!” (oh ça va! On peut déconner aussi!). Mais surtout, il y a l’influence délétère de la musique mexicaine, j’ai nommé la cumbia. Pour ceux qui ont la chance de ne pas connaitre cette musique (oups le parti pris!), il faut imaginer un rythme qui ne déroge jamais du “chichichi chichichi chichichi” de base, auquel on ajoute l’instrument qui n’aurait jamais dû voir le jour, j’ai nommé le synthé… Il paraît qu’il y a des variantes, genre “ça, c’est de la cumbia batchata” “ah” ; mais franchement, ça fait maintenant 2 mois qu’on en bouffe tous les jours de la cumbia, et pour moi c’est toujours la même rengaine! J’AIME PAS LA CUMBIA!!!!

- En art : on ne l’a malheureusement pas vu dans la rue, mais le carnaval, pour être aussi présent dans tous les musées ou presque, mérite d’être mentionné ici. En effet c’est pour les Boliviens une véritable institution, l’occasion annuelle de critiquer et se moquer de tout, c’est-à-dire dans le passé, le moment de l’année ou était catharsisée la colère emmagasinée contre l’envahisseur espagnol et son administration pas du tout adaptée à la vie ou la population bolivienne.

- Sur la route : en partie asphaltée, mais quand même souvent rocailleuse, la route ici, c’est quelque chose! Chaque trajet prend 3 plombes, parce qu’aucune route ou presque n’emprunte de vallée. Non! Ici on préfère monter le col, descendre le col et monter le col suivant. Alors autant vous le dire de suite si vous comptez voyager en Bolivie : mettez-vous entre les deux essieux, jamais à l’arrière!!! N’ayant pas été du tout dans la jungle, on ne peut que vous raconter ce que l’on a entendu des (parce qu’il n’y en a finalement pas qu’une…) routes de la mort. Appelées ainsi suite à la route de la mort originale (qui porte bien son nom : une piste trop étroite pour laisser passer 2 véhicules, mais pourtant à double sens, cette route improbable surplombe un précipice de plus de 600 mètres. Elle a fait tellement de victimes - des bus entiers qui tombaient chaque année, ne réussissant pas la marche arrière impossible dictée par la nécessité de croiser un véhicule - qu’elle a été reconstruite plus loin et plus large…), ces routes accrochées aux falaises font faire moult signes de croix aux locaux, afin d’attirer les bonnes grâces du type là-haut qui pourrait leur économiser une chute libre anticipée… Tiens bien c’est sans doute pour ça qu’on n’y a pas été!!

- En argent : La monnaie locale est le boliviano, que l’on a touché en général à environ 9,2 bolivianos pour 1 euro. La vie en Bolivie n’est vraiment pas chère : une chambre d’hôtel pour 2 coûte entre 30 et 60 bolivianos, un repas pour deux est accessible pour 30 bolivianos boisson comprise et le transport est complètement donné puisque 3h de bus coûtent en moyenne entre 10 et 15 bolivianos! Cependant… L’artisanat bolivien nous a bien plu et c’est que deux colis en un mois ½, ça a un prix! Alors nous avons, tout compris, dépensé quand même 24 euros par personne et par jour. Enfin vous voyez, rien à voir avec les pays d’Amérique du Sud précédents, et ça, ça fait du bien!

- En tout : est-il utile de préciser? La Bolivie, on a adoré! On avait prévu un mois pour ce pays et un mois pour le Pérou et on aura préféré rester ici plus longtemps tant nous craignions le vol et le tourisme de masse au Pérou, mais aussi tant nous avons apprécié la Bolivie, pour ses gens, ses paysages et la facilite de la vie ici. Calme, beauté, tranquillité, vie peu chère, autant d’atouts qui nous ont séduits et ont participé à la réussite de notre voyage. La Bolivie, c’est le pays d’Amérique du Sud dans lequel il faut aller vite, avant que le tourisme ne dénature les liens des gens aux voyageurs… La Bolivie : le pays qui vous réussit!

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