mardi 19 mai 2009

Canon de Colca

Après le Lac Titicaca, nous nous sommes dirigés directement vers le Canyon de Colca, à plus de 10 heures de bus, avec une escale à Arequipa, ville étape au vu des échos de vols que l’on avait eus au fur et à mesure de notre approche de la frontière péruvienne. Finalement, on se relaiera pour dormir et éviter ainsi de perdre un sac, une chaussure, un vêtement mais pas du temps! La sécurité est bien présente, avec un vigile qui restera non loin de nous, l’œil attentif (autant que certains autres regards sur nos bagages, visiblement moins bienveillants) et la bouche masquée. Car ici la présence de cas de grippe porcine, a déclenché le plan “Ne nous transformons pas en cochon malade”.
Après quelques heures d’attente, on prend notre bus de 3h30 du matin et continuons notre nuit, un pied dans chaque sac, les yeux fermés par la fatigue. Plus tard, on ouvre les yeux sur de jolis paysages de plaines vertes, encaissées dans des vallées, au milieu desquelles coule généralement un rio venant des montagnes alentour. On s’arrête dans de petites villes dignes des films de western, où le bus lève un nuage de poussière tant l’air est sec et les rues semblables des pistes bordées de petites maisons aux portes séparant la rue du salon.
On arrive finalement en début de matinée à Cabanaconde, que Aude surnommera le Commissariat (prononcez façon marseillaise pour voir?)… On se pose dans un hôtel sur la place avant d’aller manger dans un petit resto, où le service est assuré par 2 Français, arrivés ici un peu à l’arrache et restés également à l’arrache pour le service bar et la cuisine. On discutera un peu avant de se reposer, car les heures de bus sont quelques peu fatigantes. En effet, la piste est suffisamment cahoteuse pour que nous ayons des vibrations sur tout le trajet, puisqu’il ne restait que les places du fond : OK on était allongés, mais on a senti toutes les bosses! Je pars faire un tour dans les alentours de la ville en fin de journée et profiter du point de vue qu’offrent les miradors sur le canyon. Il faut savoir qu’il y a plusieurs miradors tout le long du Canyon, et que certains ont un accès payant. Depuis le lancement du concours des “7 nouvelles merveille de la Nature”, tous les sites (Iguaçu, Uyuni, Disneyland…) essaient de tirer leur épingle du jeu. Et du coup, Colca se visite à l’aide d’un ticket “attrape touriste” de 35 soles (7 euros), qui donne accès à rien qui ne se visite réellement. Pour ne pas l’avoir acheté, on s’est fait menacer et pris en grippe par un vendeur dans le bus, sans sanction de rien du tout, mais c’était bien essayé!
Enfin le canyon vu d’en haut est effectivement impressionnant et motive bien pour aller le lendemain y jeter un œil.

A l’heure où le soleil va se coucher, les enfants sortent de l’école et jouent sur les chemins, les propriétaires d’animaux vont à leur recherche et les ramènent dans le jardin, alors que les champs finissent d’être récoltés à tour de bras par les retardataires. J’en profite pour jouer avec quelques enfants, bien plus habiles que moi à la toupie et aide à ramener 3 mules vers le village. Après un repas pour 5 soles chez une petite dame, on va rapidement se coucher, car demain on a de la marche qui nous attend!
Effectivement, une fois de l’eau et des sandwichs achetés, on se dirige vers le chemin qui descend et qui, selon les renseignements pris auprès des 2 Français, nécessite 3 heures de descente et 4 de remontée. Il est 10 heures quand on part ; bah oui c’est les vacances aussi!! Malgré les mises en garde du Français, nous promettant mal de crâne, déshydratation et autre catastrophe, on est donc partis en direction de ce nom de rêve ”Eden-Oasis“. Les flancs de montagne descendent bien. Heureusement, on a pris que les petits sacs à dos nous permettant de marcher tranquillement, en moins de 2 heures avec une superbe vue sur les cimes enneigées lointaines et les montagnes d’en face, dont on peu voir tous les sentiers depuis le pont qui traverse le rio jusqu’au plus haut sommet.

Arrivés en bas, quelle bonne surprise : des piscines remplies d’eau de rivière au milieu de palmiers nous attendent, entourées d’une pelouse à l’herbe fraiche.

Mais nous décidons de privilégier le coté nature et tranquillité du bord de rivière, où l’on pourra bronzer un peu et tremper les pieds dans une eau à environ … 5 degrés! car venues depuis les neiges des montagnes! Palmiers, soleil, bruit de rivière et rochers brûlants, on profite à fond du lieu pour une pause déjeuner méritée, dans une gorge où la roche révèle plusieurs couleurs de l’ocre au gris. Quel bonheur!
Mais le soleil est vite masqué et nous remontons un peu plus haut sur les espaces aménagés. C’est là que l’on fera la rencontre de 4 Français arrivés dans l’après-midi d’un trek de 3 jours, avec qui l’on passera un très bon moment. Une fois n’est pas coutume, j’ai mangé les noms (d’avance excusez!!!), alors qu’on a déjà bu votre eau “micropurée“, encore merci!!! Nous ne pourrons donc pas profiter davantage de ce superbe lieu destiné à devenir un lieu touristique paradisiaque, au milieu des montagnes, qui s’est offert à nous dans un calme absolu.
Prévoyant entre 2h30 et 3h30 de montée, nous repartons donc avec l’eau de cette rencontre, qui comme certaine fois nous paraissent trop courtes alors que nous manquons déjà de temps. Mais on veut surtout éviter la nuit et on ne veut pas non plus être surpris par la fatigue! Finalement la montée sera plutôt agréable et on ira jusqu’à doubler les mules, alors qu’on les envisageait jusqu’à présent comme une espèce de roue de secours!!

Trop facile, on a vraiment la forme, malgré l’altitude!
On se paiera donc le luxe de pas arriver tard, de prendre une douche et un bon repas, avant … de reprendre ce putain de bus qui nous fera arriver à 4 h du matin cette fois, toujours dans cette bonne vieille ville d’Arequipa. Toujours un pied dans les sacs et la tête dans le cul, on attend notre bus pour aller à Cusco, point de départ de notre semaine péruvienne, riche des sites Incas…

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