vendredi 24 octobre 2008

Dien Bien Phu

Apres 7h30 de trajet et de magnifiques paysages de montagne, nous arrivons enfin à Dien Bien Phu. Le temps de trouver une guest et Matthieu part explorer le quartier pendant que je lutte contre ma migraine (merci Delphine pour le codoliprane…). On part ensuite manger, l’occasion de découvrir un peu la ville.
La première impression sur Dien Bien, à part bien sûr que la ville en elle-même est pas super belle!, c’est le questionnement qu’elle suscite. Tout d’abord, qu’est-ce qu’ils sont venus foutre là les Français??? On avait lu que la France s’était fait défoncée parce que les Viet avaient creusé des tunnels dans les montagnes alentour et y avaient reconstitué leurs machines de guerre. Mais elles sont super loin les montagnes! Partout c’est l’anonymat de la montagne (ce qu’on appellerait le maquis en Corse) sauf là, dans la grande cuvette de Dien Dien, là où tu es sûr que tout le monde a un œil sur toi! Et puis deuxième question : comment ont-ils pu, les Français, douter à ce point de la capacité des Viet à être de très bons combattants dans les montagnes, c’est-à-dire sur leur terrain?? A l’époque, sans doute, les Français avaient surtout retenu qu’il n’y avait pas de ville autour dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres mais quand même! Quelle erreur de jugement!
Le lendemain, nous nous mettons en quête du musée de Dien Bien… Toujours le fameux sens de l’orientation… Et comme personne ne parle ni anglais ni français, le temps de le trouver, le musée, il est fermé pour la pause déjeuner! Bref, on finit par entrer… dans l’antre de la guerre… Le musée est entouré d’un parc dans lequel trônent d’anciennes machines de guerre (auxquelles on ne peut qu’adjoindre une fleur…).
Puis le musée en lui-même nous plonge dans un monde de propagande. Partout les panneaux indiquent “notre armée” ou encore “nous avons anéanti l’ennemi” (alias nous, les Français, pour les deux du fond qui suivent pas…). Autant dire que ce style très incisif a le don de nous faire sentir la machine communiste qui gouverne ici. Tous pour un et un pour l’Etat… c’est très puissant. Et puis c’est finalement assez ardu de s’y retrouver dans cette histoire : après 1945, à peine libérés du joug nazi, les Français retournent au Vietnam pour occuper l’ancienne Indochine??? En une phrase “Mais ça va pas la tête???” Quel gâchis…
On quitte le musée pour visiter A1, la colline en face. Car c’est bien là, dans chacune des toutes petites collines qui parsèment la ville, qu’ont eu lieu les pires affrontements grâce à l’ingéniosité et la ténacité des Vietnamiens. A1 est la dernière colline témoin des conflits : tranchées, galeries souterraines, tank
et tout à coup un énorme cratère de 960 kg d’explosifs…
C’est vraiment moche, la guerre.
Finalement on monte une autre colline, on paie une entrée… pour arriver à la méga statue coco!!! Merde!
Dien bien Phu reste un endroit très fort historiquement. Surtout on sent une grosse ambigüité entre la rapidité avec laquelle les relations internationales ont repris, marquant une sorte d’armistice, et la force collective qui vibre dans cette population. Comment dire autrement qu’on sent que s’il fallait reprendre les armes demain, ils seraient prets…

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