mercredi 29 octobre 2008

Nong Kiaw, Muang Ngoi et Ban Ha

Départ de Oudomxai, prévu à 9h, donc Aude est sur le pied de guerre à... 6h30, avec un essai loupé pour l'envoi de colis (Aude a bien penser à vous Sandra et Christelle en cette fin Octobre). La poste mène alors 1-0.
Pour le départ, il se fera finalement à 9h30, ce qui nous permet de faire la connaissance de Français et d'Americo-Québécois, avec qui on prend le bus. De quoi critiquer un peu la politique actuelle, discuter voyage et bien se marrer en racontant quelques conneries. Ca, c'était avant qu'un motard nous rentre dedans en plein virage (en même temps le motard est anglais, conduite à gauche et nous on était au milieu de la route). Heureusement, c'est plus de peur que de mal, mais on attend quand même une bonne heure que la police vienne faire de la peinture sur le sol avec un relevé genre « les Experts ». Là on s'est dit qu'avec cette rapidité, il vaut mieux ne rien avoir de grave...
Après une fin de trajet en tuk-tuk (le minibus étant un peu défoncé), on arrive le long du Nam Ou, à Nang Kiaw. On prend nos quartiers dans un petit bungalow en bois, à l'heure où le soleil se couche.


Du coup on se pose en terrasse et on profite du calme de l'endroit, après un 2-0 pour la poste (qui mène au score). Ici il y a quasiment pas de véhicules donc pas de bruit de moteur, le bonheur, juste le bruit de l'eau. On en profite pour prendre une petite bière en compagnie d'Edouard, guide du routard sous le bras, en vadrouille comme nous dans l'Asie du Sud. Après avoir échangé sur le Laos et les voyages, on enchaîne sur le repas tout en discutant, on en remet une couche pour Sarko au passage. Ca fait plaisir de rencontrer des gens qui voyagent et qui, du coup, ont un recul de ce qui se passe chez nous...
Le lendemain matin, on part avec tous les gens rencontrés la veille à 2 heures de bateau : paysages de forêt entrecoupés de montagnes et de rizières, avant l'arrivée sur Muang Ngoi. A la descente, un enfant, visiblement blessé, porté par les gens, part dans l'autre sens. D'après ce que l'on a compris, il se serait fait sauter la main avec des pétards... à moins que ce ne soit un reste de grenade, vestige de la présence guerrière Americo-vietnamienne. Comme ça, on sait déjà qu'on va respecter les sentiers.
Une installation en bord de fleuve et un bol de nouilles plus tard, on part en groupe se balader dans les terres, en faisant l'équilibre sur des ponts en rondins de bois, découvrir une grotte (un peu décevante, enfin c'est un trou dans le caillou quoi!). Mais surtout après la végétation tropicale et la terre rouge, on profite d'un magnifique paysage de rizières au milieu de monticules rocheux, rappelant ceux de la Baie d'Halong.

Tous les tons du vert foncé au jaune paille se déclinent à l'horizon, avec des cases pour stocker le riz, où les ouvriers peuvent aussi bien séjourner durant la récolte.
C'est extra de profiter de ces couleurs, ca donne envie de courir comme Laura Hingals. Sauf que là si tu te croûtes, c'est dans 15 cm de boue ( c'est peut-être bon pour la peau!??!). On prend le temps sur les petits sentiers à travers les champs de riz, avant de s'arrêter à Ban Ha : petit village perdu au milieu de ce site, où il semble qu'il y ait 2-3 familles qui se partagent les maisons de bambous sur pilotis.
C'est à la fois charmant, dépouillé, roots mais encore plus calme et loin de la civilisation (une femme est à son métier à tisser que l'on voit d'habitude dans les musées...). C'est ici d'ailleurs que l'on pourra se procurer toutes les substances illicites disponibles en Asie (opium, Marijuana). Heureusement, on n'est pas venu là pour ça... Bah quand même, faut pas déconner : je me suis sacrifié pour l'honneur, la France, la patrie, mais raisonnablement!! (NDLR : vous imaginez que Matthieu et moi avons eu un point de vue très divergent sur l'achat de drogue en voyage, ce qui nous a valu quelques moments de discussion passionnée... Ah... La tolérance...) De retour sur Muang Ngoi le soir même, au menu il y a pour ceux qui veulent : du chien en broche, accompagné de Lao Beer. Et nous on a choisi notre camp. : çà a du bon de militer pour Brigitte (encore que le chien ne semble pas s'être beaucoup plaint durant la soirée!) ; pour nous ce sera spring rolls, riz frit et Laolao (whisky local à l'alcool de riz).
Le lendemain on part avec le sac à Ban Ha pour y séjourner. Après avoir posé les affaires, on part se balader et profiter du superbe cadre de verdure. Seulement après 50 m de sentier, on a de la boue à mi-mollet.. On va plutôt aller vers le village voisin, en suivant les gamins qui ont terminé l'école et vont se baigner dans la rivière.
On passe par l'école désertée, avant de s'arrêter manger un petit sticky rice : c'est froid, collant, et tu manges en l'ayant préalablement compacté. Mis a part que c'est pas mauvais et très nourrissant, il pourrait s'utiliser pour monter un mur de briques aussi je pense. Mais ici les maisons sont en structure de bois, sur pilotis (permettant d'avoir un abris pour les animaux, le bois et le matériel en dessous durant la mousson) avec des murs en bambous tressés. Pendant le repas, on assiste au déménagement de la maison et c'est assez impressionnant : les hommes du villages s'y mettent à plusieurs et dans la bonne humeur. Ce qui est sûr, c'est qu'ils doivent avoir un bac+4 au moins en Lego géant!! On continue notre balade jusqu'à la cascade (Aude qui me raconte une légende vietnamienne). Bon alors ici le mot « waterfalls » désigne de l'eau qui coule avec une rupture de dénivelé d'un minimum de 50 cm et là on est à un bon mètre... C'est pas grave, on profite de la fin de journée pour se balader et rentrer, les rayons de soleil donnant des couleurs changeantes sur la roche et les champs. Un pétard plus loin on peut aller dormir, non sans faire un tour aux « toilettes », sous la voûte céleste et entre 4 tôles. Notre bungalow présente une allure spartiate sur pilotis : on a besoin de rien d'autre (si peut-être un bazooka contre araignées?!).
Pour le réveil c'est prévu à 6h mais le coq le fait plutôt vers 3h, les cochons vers 4h et les canards a 4h30!! De toute façon il fallait se lever tôt pour reprendre le bateau et retourner à Nang Kiaw, retrouver notre bungalow au bord du fleuve.

A l'arrivée, on rencontre Anais et Julie, avec qui on part visiter les grottes où se réfugiaient les locaux lorsque les Américains bombardaient les Viets : roche creusée à l'ancienne... avec les mains et la pioche (le tout sous les bombes. CQFD). La fin de journée se fait comme souvent ici, autour d'une bière en discutant avec des voyageurs déjà aperçus la veille (Val et Louis, routards parisiens). Pour le repas (avec Anja, Saskia et Julia) ce sera à la mode indienne, avec en dessert, pour Aude qui a besoin évidement de force : un chapati chocolat et banane...
Vraiment que de bonne journées passées dans ce décor de rêve avec pleins de super rencontres, bonjour à tous les routards vus à Nang Kiaw.

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