lundi 17 novembre 2008

Phnom Penh

L’arrivée dans Phnom Penh, on doit le dire, est vachement marquée par la saleté ambiante… Des amoncellements de détritus ponctuent le chemin comme de petits supporters au bord de la route. Pas top!
On règle nos dettes au chauffeur de bus et on file à la guest. Il est tard ; après manger, on file se coucher.
Le lendemain, on part à l’ambassade du Myanmar faire nos demandes de visas et on retrouve Véro, ma copine ortho du Cambodge (et oui! Ortho au Cambodge!), et son ami Dom. C’est super de trouver des visages connus aussi loin. On s’installe en terrasse d’un beau resto, le lieu rêvé pour que Véro puisse nous faire part de leur vie d’expat’ mais aussi la dure réalité de la corruption dans le pays, l’appât du gain au service des intérêts personnels et la non-lutte contre les anciens Khmers Rouges. Le premier ministre est connu et apprécié pour avoir racheté les anciens tortionnaires, offrant des postes haut-placés et des avantages en nature en l’échange de l’arrêt des combats dans les montagnes… Ainsi les Cambodgiens vivent-ils avec leur voisin ex-bourreau à coté d’eux… Très curieux pour nous comme concept… Dans un autre registre, nous apprenons aussi que tous les sites les plus intéressants du pays tant du point de vue de l’histoire et du tourisme que des ressources naturelles à exploiter sont vendus à des sociétés privées. On doit ainsi payer un droit d’entrée à un investisseur japonais pour accéder au charnier de la ville, un dur coup supplémentaire asséné aux nombreuses familles des victimes pour qui le deuil est on ne peut plus en suspend… C’est gai…
C’est dans ce contexte que nous partons avec Coco, la française des 4000 îles, heureusement croisée par hasard dans la rue, pour Tuol Sleng, le musée du génocide. Cette visite nous a tellement posé question, au point de nourrir une deuxième visite 1 semaine plus tard, que nous avons décidé d’en faire un article à part que nous vous invitons à découvrir plus loin. Toutefois nous pouvons dès ce poste, noter que la présence joyeuse et l’allant de Coco nous ont aidés autant que l’inverse est vrai et que les deux visites se sont soldées par une bonne bière et des séances de rire neveux, blagues de merde à l’appui pour moi, le temps que le malaise passe.
On rejoint (au mauvais moment au mauvais endroit, encore désolés du retard Véro!!) Véro et Dom pour un repas crêpes! Puis nous errons dans la ville à la recherche d’un lieu pour sortir… Mais non! Y’a pas plus de salsa ou d’animation dans les bars un mardi soir à PP qu’ailleurs!
Le lendemain nous faisons la visite de Watt Phnom avec Véro.

Le temple est construit sur une petite colline parsemée d’arbres, habités par les singes. L’histoire veut que ce soit Mme Phnom qui ait fondé ce temple et que la ville, lors de ses différents déplacements, ce soit toujours organisée autour de ce lieu, sans avoir jamais eu le droit de le dépasser en hauteur. Nous prenons le thé chez Véro

puis on part manger chez Friends, l’association qui recueille des jeunes dans la rue pour les former à la restauration. On y rencontre deux Français avec qui on reste discuter un petit moment, un vrai plaisir! Et puis on file au musée national. Accueilli dans un superbe bâtiment (belle façade, magnifique toiture, tout en portes-fenêtres ouvertes sur un jardin extérieur…),

l’exposition en elle-même ne nous émeut pas des masses. Ce que l’on a plaisir à observer c’est le régionalisme de chaque statue tant les représentations de Bouddha et des divinités indoues diffèrent ici de ce que l’on a pu voir au Laos ou en Inde. Nous quittons finalement le musée pour nous rendre à l’association “Think”, qui s’occupe des enfants des rues. Le message est simple : donner aux enfants qui mendient dans la rue les enferme dans cette mendicité et les prive de toute possibilité de réinsertion. Donner de l’argent c’est participer à la mendicité, acheter la boisson qu’ils demandent c’est courir le risque qu’il y ait un deal avec le vendeur (l’enfant redonne au vendeur et prend une commission), offrir des cadeaux c’est pousser à le revendre pour avoir de l’argent. Franchement je suis dépitée car que pouvons-nous faire alors? Regarder ces pauvres enfants et constater leurs carences alimentaires sur leur physique sans rien faire?? Trop c’est trop, on rentre à la guest où une bonne surprise nous attend : Matthieu retrouve par hasard Christophe, son maitre-nageur d’il-y-a-longtemps-mais-quand-même-ils-se-sont-reconnus! Ca fait bien plaisir de se trouver là! Le lendemain on part à Sihanoukville pour revenir sur PP une semaine après, récupérer nos visas de la Birmanie et faire un petit tour au marché. L’artisanat local ressemble un peu à celui du Laos, on gardera donc notre raisonnable ici… Ouf! On retourne ensuite une nouvelle fois à S21, le musée du génocide pour prendre des photos afin de témoigner de l’horreur sur notre blog mais aussi pour comprendre. Essayer de comprendre. La visite est aussi éprouvante que la première fois, avec la petite touche en plus : les vieilles femmes qui cherchent visiblement des visages connus sur les portraits… pathétique. Matthieu a en plus le “plaisir” de discuter avec des Français qui comparent le régime Khmers Rouges génocidaire au communisme Français actuel… Juste ce qu’il faut pour rajouter une dose d’énervement… Mais merde!
Nous rejoignons Véro pour une consultation… Ben oui, les psychomotriciens ça court pas les rues au Cambodge alors voila Matthieu enrôlé de son plein gré dans une séance de travail avec une famille! L’ambiance est détendue et on finit tous ensemble à l’apéro. Discussion intéressante sur la prostitution qui règne partout ici mais surtout ambiance de pastis et saucisson, qui l’eut crut?! On repart pour retrouver Christophe à la guest pour notre dernier soir à Phnom Penh.
Le lendemain, on attend notre bus pour Battambang en écrivant dans un lieu idyllique conseillé par Véro, le Pavillon : cadre de verdure autour de la piscine, jolis fauteuils et délicieux petits pains au petit dej! On apprécie beaucoup le calme qui règne ici, et je dois dire tout autant que la pancarte signalant qu'on refusait la prostitution dans l'établissement! Ah! Tres bonne initiative!

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