jeudi 20 novembre 2008

Sihanoukville

Un bon départ retardé, réveil fatigue et manque de place dans le bus, pour Sihanoukville (de Sihanouk, roi au règne paisible et stable, interrompu par le régime Khmer rouge), ville du bord de mer réputée pour sa douceur de vivre et lieu de vacances privilégié des gens: c’est un peu la côte d’azur. Après 5h de bus, on arrive et on trouve un petit bungalow tout mignon en bambou/bois avec une petite piscine et restaurant en terrasse à une centaine de mètres de la plage. Comme il fait nuit tôt, on sort manger rapidement histoire d’en profiter pour faire un apéro-billard. Et en allant faire un tour, on trouve la rue des bars et restos, sauf que … bah c’est la ville de la prostitution, où tout bon voyageur est occidental, de sexe masculin, plutôt seul (voire en groupe de 2, 3 maximum), la cinquantaine, le regard pervers, avec cet air d’homme assuré qui peut tout acheter. Salut les gars on va se marrer, Aude est aux anges!!
C’est sympa ce genre de rencontres et d’échange culturel. Mais en plus des filles exposées, les employés de restauration sont traités avec mépris et suffisance, comme si les dollars étrangers suffisaient à établir la hiérarchie entre les êtres. Autant dire que le billard terminé et le riz fris avalé, on a pas vachement trainé.
Du coup les jours suivants, pas énorme motivation pour visiter les environs, on en profite pour faire grasse mat‘, massage, piscine, internet avant de rencontrer un couple de Français sympa venu de Rochefort qui nous conseille un bon resto, tenu par un Français et une Cambodgienne aux recettes fameuses. Effectivement très bon Lok-lak (préparation de viande avec une fameuse sauce) et un double sauté de crevettes pour la demoiselle.
Le lendemain, on prend toujours le temps, avec une flemme, parce qu’on se dit quand même, après tout ce qu’ils se sont pris dans la gueule les Cambodgiens, il y a des “occidentaux” qui en remettent une couche pour consommer les enfants de ceux qui s’en sont sortis. C’est la culture qui continue à être piétinée, puisqu’une fille, qui vend des bijoux, viendra me proposer une passe alors que nous sommes à table en bord de plage. Ce qui provoquera une bonne montée d’émotion de ma chérie…Comment peut-on en arriver là? Cela veut dire que si c’est si facile, ça se consomme comme ça en tout impunité.
Ce qui nous amènera le soir même, pour fêter nos 3 mois de voyages, à discuter avec un patron français de l’un des bars (tous les bars sont tenus par ces mêmes “occidentaux”), qui réussira avec une grande facilité à faire bouillir Aude RRRR.
En effet, rapidement on lui pose la question de la conception de la prostitution, à ce cher Franck:
- “en fait, grâce aux occidentaux les filles on la chance de pouvoir accéder à un bonheur plus rapidement”.
- “bah oui mais il y a peut-être d’autre chose à développer pour faire travailler ces gens?” ( on essaie de pousser la machine)
- “c’est les américains qui ont apportés cela et les filles s’en sortent plutôt très bien, elles n’en sont pas victimes. Moi j’en connais une qui bossait pour moi et un jour elle m’a demandé d’arrêter, parce qu’elle était avec un riche russe (le gars qui a fait fortune avec la mafia, venu avec ses potes et qui rachète une île ici, fait construire un hôtel grand luxe et actuellement il finit le pont qui va la relier au continent. ndlr). Et ben maintenant elle est blindée d’argent et c’est pas sûr que ce soit elle la victime du système”
- ”????”
- “jvtdrdufu“ (la machine commence a bugger)

Je crois qu’on a commencé à le perdre. Alors Aude a voulu l’aider à revenir avec ses 2 pieds sur le sol :

- “Tu te ferais enculer toi pour 5000 dollars par un mec?”
- “Pour combien?……. Non, mais je suis pas homo” (jolie repartie).
Alors là, on a atteint des sommets de bêtises !
- “Et puis, c’est très bien accepté dans les familles puisque la religion bouddhiste est orientée sur la vie prochaine, sans avoir d’importance pour le corps mais plutôt pour subvenir aux besoins de la famille par la récolte d’argent”.
- “ #&#!%$*” (allo Houston?).

Un expat qui exploite les femmes d’ici et justifie l’injustifiable en prostituant Bouddha… A moins que les temples soient des bars à putes? Ca peut-être un concept d’établissement : ”Le fuckin’ Monk”.
C’est à ce moment que l’on s’est quitté et que l’on est reparti manger dans l’excellent resto Koh lin, histoire de se refaire une santé avec le patron blagueur et dont la cuisine nous a ouvert ses portes pour une vidéo culinaire.
Pour le reste, on est rapidement partis plus à l’ouest trouver une autre ville balnéaire…

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