vendredi 7 novembre 2008

Plaine des Jarres

Nos derniers sandwiches au Nutella à la main (snif…!), nous partons de Luang Prabanb en bus pour 9h de trajet. Nous nous félicitons de ne pas être malades et profitons des superbes paysages de montagne avant d’arriver de nuit dans ce qui s’avèrera être le haut lieu de la guerre Américaine au Laos : Ponsavanh. Partout c’est blindé d’armes récoltées sur les champs de bataille qui ont ici remplacé la culture du riz… tout simplement horrible… Rien que dans notre guest, les murs sont recouverts de vitrines regorgeant de grenades, cartouches et autres fusils ayant servi pendant la guerre. On peut aussi vous proposer un “bomb BBQ”, traduisez un barbecue dans une bombe désamorcée…

Ca met en appétit, non?… Bref, on part manger avec Anja et Saskia, nos deux compagnes Allemandes depuis quelques jours, une bien agréable compagnie!
Le lendemain c’est parti pour la plaine des Jarres avec Anja (Sakia est trop malade… On l’est tous un peu à vrai dire…), non sans avoir dévalisé le marché de beignets banane, gaufre, riz et petits cakes! Nous partons en minibus car l’accès au site est a priori réglementé. L’arrivée au site n1 donne tout de suite le la : deux grandes pancartes informent sur l’UXO (bombes non explosées), l’une pour dénombrer les 300 bombes et 31 000 débris retirés sur la petite zone, l’autre pour nous interdire de quitter le petit sentier car tout autour c’est toujours UXO land… Triste héritage de la “guerre secrète” avec les Américains… Et pourquoi secrète me direz-vous? Ben parce que malgré le massacre de civiles perpétré ici et malgré les victimes que l’UXO continue à faire depuis, les USA continuent à nier être intervenus au Laos! MDR jaune, quoi…
Alors avec tout ça, le marquage au sol pour délimiter la zone saine de la zone bombée, les histoires de notre guide en rapport avec la vie pendant la guerre et les cratères de bombes partout autour de nous, c’est difficile de s’imprégner du mystère pourtant fascinant de ces énormes jarres, taillées dans la roche de la lointaine montagne…

Datant de plus de 2 000 ans, l’usage de ces jarres restent non élucidée. Une française les a étudiées au début du siècle et a conclu à un usage funéraire (elle a trouvé des ossements dans une des jarres), mais nous préférons l’histoire de notre guide qui explique les jarres comme des fûts géants à alcool de riz! Alors, vous en pensez quoi?…


En tout cas les jarres gracieuses et imposantes laissent la vedette à la guerre et ses ravages puisque le site est devenu le champ de bataille, pas moins que ça, pendant la guerre contre les Américains…

Sur le site n2, moins de jarres mais la même histoire. Au moins le paysage, avec ses pins sur la colline, nous ravit bien plus que la désolation à perte de vue du premier site…
C’est l’occasion pour nous de faire une petite danse! Nous partons manger dans un petit boui-boui en admirant les jeunes jouer au volley-foot : vraiment trop fort cette habilité avec laquelle ils jonglent avec la balle de bambou…




Enfin nous rejoignons le site n3... Pour la même histoire et toujours des jarres ;)


Historiquement parlant cette journée, qui se poursuit avec la visite d’un tank russe (Tiens, les Russes! Un vrai terrain d’entrainement à la guerre froide quoi!), aura été édifiante… Mais heureusement qu’on termine par la découverte de la fabrication du lao-lao qui donne une touche plus gaie à notre journée…
On rentre, on se prend la tête autour de l’achat de cartouches à ramener avec nous… Un dernier moment avec Anja et on prend le bus de nuit direction Vang Vieng.

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