On arrive à la gare, on commence à faire la queue mais le taxi avait également reçu les instructions de prendre avec nous un ticket en 2de classe comme nous le désirions. Une fois le ticket en poche, on attend sur le quai, ou visiblement nous serons les seuls étrangers. Durant l'attente, un jeune homme discute tranquillement avec nous, nous expliquant que le train n'est pas le plus rapide du monde et effectivement à son entrée en gare... On comprend tout de suite qu’on aurait pu y aller à cloche pied!
On monte alors dans le wagon et on s'installe à nos sièges numérotés, avec accoudoirs en mousse renforcée et appui-tête. Non, je déconne!! En fait il s'agit de bancs en lattes de bois et dossiers du même type.
Après un début de trajet fenêtre ouverte et la fraicheur au visage, les paysages défiles nous permettant de voir le travail aux champs.
Cela est ponctué par les arrêts réguliers du train où des porteurs chargent et dechargent de petits paquets...
Après un début de trajet fenêtre ouverte et la fraicheur au visage, les paysages défiles nous permettant de voir le travail aux champs.
et des vendeuses proposent de quoi manger de vrais plats, des encas, des fleurs, du bois ou des produits de petites productions locales. Pour appâter le client, elles déambulent le long du train ou dans le wagon en disant le noms de leurs produits à la manière mélodique des enfants d’une cour de recréation (“qui veut jouer à chat perché dans mon équipe….?” sauf que là, c‘est pas pour jouer ou faire partie de sa bande!)
On ne dort pas et nos voisines d’en face sont déjà à leurs 2eme repas de riz, alors qu’il n’est pas midi et ce n’est que les premières heures de trajet. Sur les conseils d’une vieille femme de l’autre coté de l’allée, on prendra des sucreries pour rien et su ….per pas bonnes! Cette vieille femme sera une des plus jolies rencontres de notre trajet et du séjour en Birmanie. Malgré son grand âge (environ 65 ans) ce sera celle qui essaiera, sans parler un mot de langue étrangère, de communiquer avec nous. Nous proposant biscuits, partage de riz, fumage de cigare, ainsi que de grands moments de rigolades. Ici ce sont les femmes qui fument les cigares, alors que les hommes fument des cigarettes et mâchent du bétel (feuille, noix de produits inconnus et surtout de la chaux! Si si, le truc blanc utilisé en maçonnerie!) à s’en faire pourrir les dents.
Toujours est-il que cette femme, en plus de communiquer avec nous, nous fait partager son rire absolument extra : elle rit de tout, comme un enfant moqueur, et dès qu'un cas se présente, elle n’hésite pas à partager son humour avec l’ensemble des femmes du compartiment et nous-mêmes, comme lorsqu’un vendeur ambulant du train qui, pour des raisons peu communes ici mais très personnelles, est habillé comme une femme. A sa vue, c’est l’explosion de rire et elle ne se gênera pas pour lui faire une remarque semble-t-il assez amusante pour tout le monde sans pour autant provoquer la colère de celui-ci. Le fait qu’un homme porte des boucles d’oreille l’amusera beaucoup. Du coup, Aude en profite pour sortir le rouge à lèvres et le fait essayer aux femmes. Avant même de le mettre elles sont déjà mortes de rire mais lorsqu’elles se voient en photo et se regardent les unes les autres, c’est l’animation du wagon. L’habitude du maquillage n’est pas très présente ici. Mais c’était sans compter sur l’intervention de 2 jeunes vendeurs de produit miracle contre les rhumatismes et les douleurs du corps. Habillés en costard et armés d’un mégaphone, ils font essayer à tout le monde un échantillon du produit type baume du tigre. La femme fera alors le numéro de la grande douloureuse et lui en redemandera, avant de nous le faire essayer.
Tout le long du trajet on a partagé de bons moments avec ces femmes, dont nos 2 voisines qui auront englouti 5 repas sur les 9 heures de trajet : des machines de guerres format crevette! Mais c’est aussi pour nous l’occasion de pouvoir rencontrer les gens et observer à quel point l’accès au transport est possible pour tous, parfois dans des conditions difficiles. Mais l’ambiance est tellement dans le partage et la convivialité… on y resterait bien un jour de plus…! Mais nous voila déjà à Mandalay et la petite vieille met son casque et se fait emmener par sa fille à califourchon sur la mobylette, tout en rigolant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire