Nous avons quitté le froid du Parc National Torres del Paine pour retrouver… la froideur de Puerto Natales… Ses rues désertes, ses boutiques inhospitalières, son vent glacial et ses nuages… Mumm! Et dire qu’on a encore 4 jours à tirer ici! Le timing était pourtant bien ficelé : 5 jours de trek, un jour de récupération, on retrouvait les parents de Matthieu et hop! A nous l’Argentine! Ouais mais là, avec l’état des pieds de Matthieu, nos 5 jours transformés en 2, c’est qu’il va bien falloir attendre ici…
Heureusement, nous avons la compagnie de Sarah et Olivier et c’est à 4 que nous effectuons notre changement de guest, la nôtre étant pleine pour ce soir. Direction en taxi l’hostel Patagonia, conseillé par Pierre, et pour cause. A peine arrivés c’est le festival de l’amabilité et de la gentillesse. Dans cette guest familiale (la fille vient de Santiago avec ses 2 filles aider sa mère pendant la saison touristique), l’amour est de rigueur et tout est fait pour que l’on se sente comme chez soi. Qu’il est bon de se faire une petite bouffe au chaud!
Le lendemain pourtant nous retournons chez Nikos, la première guest, pour récupérer nos bagages, suivis dans notre folie du changement par Olivier et Sarah. L’accueil change de la veille et déjà l’horizon s’obscurcit, les nuages se font plus denses et l’atmosphère électrique : Matthieu ne retrouve pas le sac en plastique qu’il avait gardé précieusement à la main, contenant l’Ipod, le disque dur, les écouteurs et le micro d’Ipod… On fouille chez Nico’s, on retourne à l’hostel Patagonia. Rien. RIEN DE RIEN. Purée… Le taxi… Il a dû le laisser dans le taxi. Il était tard, nous étions 3 à l’arrière à rire de tout et de rien, il faisait noir. Le sac plastique précieusement conservé à portée de main aura fait un séjour prolongé dans le taxi et par le fait même, aura fait le bonheur du vil chauffeur de taxi... Le sang de Matthieu ne fait qu’un tour et nous voilà lancés dans 3 jours de recherche… Puerto Natales… Rendre le matériel en errant dans les rues givrantes et impersonnelles de la ville, courir à la société de taxi réclamer le fameux sac en plastique, aller à la police, essayer une annonce sur la radio locale. Mais bien sûr que non, personne n’a vu le sac en plastique, pas même le chauffeur qui propose à Matthieu sournoisement et non sans cacher son sourire cynique de regarder par lui-même dans le taxi si on ne le croit pas… Fourbe! A la police, expérience toute aussi creuse. Le policier prend gentiment notre déposition et joue son rôle dans ce Cluedo dont nous sommes la cible : “Pour moi, c’est le chauffeur de taxi. Les gens sont des voleurs ici”… Et ben comme ça, on est fixés. Et le policier de renchérir en prenant comme exemple ce fait récent d’actualité : à Paris ont été appréhendés 2 voleurs à la tire, grugés par les cameras de surveillance du metro, un fait suffisamment unique en son genre pour qu’on le mentionne jusqu’au Chili : les deux seuls voleurs pris sur le fait grâce à cette méthode étaient Chiliens… “Honte sur notre pays” comme dit le policier qui rajoute que les voleurs étaient âgés de 62 ans… Non mais ça va pas la tète?!
Les journées sont pourries, Matthieu au comble de son énervement et de sa déception, tant envers lui-même d’avoir commis cette erreur impardonnable en tel territoire, qu’envers la population locale de n’avoir pas plus de respect pour l’Humain que ça. Nous en avons rendus, nous, des téléphones portables tombés d’une poche ou laissés sur un siège de bus, des portefeuilles… Pourquoi le mal l’emporte-il forcement sur le bien comme moins et plus égal moins? Et nous voilà repartis sur l’Humain, le bien et le mal et l’épineuse question : faut-il être bon parmi les mauvais et prendre le risque d’être le seul à se faire avoir? Ou faut-il changer comme l’Homme a toujours fait dans son évolution pour s’adapter à ce milieu voleur, menteur et fourbe? C’est gai, le voyage, quand il nous fait vivre ce genre de situations. Bernard au Cambodge nous avait prévenus : les situations en voyage long sont vécues plus intensément… Les bas plus bas, et les hauts plus hauts… Mais Matthieu ne rapporte son écœurement qu’à la malhonnêteté humaine et ses dérives… Que faire?
Qu’aurions-nous fait alors sans la joie de vivre et la gentille vivacité de Sarah et Olivier qu’on a, pendant 2 jours, retrouvés le soir pour dîner ou à midi pour se faire un restaurant? Quelques blagues grossières, une puis deux puis trois bières, ici, y'a pas que de la misère! Un grand merci pour la contagiosité de leur bonne humeur et un sourire en coin de bouche en souvenir des moments ensemble. Alors Puerto Natales, passés les moments de quête du fameux sac en plastique, c’est profiter des moments passés avec Olivier et Sarah et plus tard de ce temps mort devant nous pour écrire pour le blog…
Finalement, le 17 février les parents de Matthieu nous rejoignent. C’est parti pour l’aventure Argentine dès demain. On retrouvera là-bas Baptiste et à nous le tango et les parillas!
Puerto Natales, la ville où tout le monde parait suspect et où la désespérance parait s’être arrêtée pour élire résidence ici, c’est l’étape pourrie et viciée de notre voyage. C’est cette impression que je connais dans certains rêves de vouloir courir et de ne pas y parvenir. C’est ce malaise gluant qui aurait pu envenimer chaque situation si nous n’avions pas trouvé réconfort auprès de notre couple d’amis Belges, des femmes de l’Hostel Patagonia ou encore de ce miraculé Puerto natalais qui nous a dévirassé notre PC gratuitement…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire