mercredi 11 mars 2009

Cordoba

A notre arrivée à Cordoba, on trouve un petit hôtel où on va se poser, histoire de faire une petite sieste, après une nuit en bus. Après un déjeuner sandwich sur le pouce, on va faire un petit tour dans la ville, entre sa place, le marché aux antiquaires, inexistant, et ses petites rues piétonnes. Dans la rue, je reprends quelques jeux de casse-tête au dernier fan de…. Jean-Michel Jarre. Et autant dire qu’il est content de pouvoir discuter avec des Français de musique, d’autant qu’en 1989 à La Défense j’y étais. Lui regarde tous les concerts sur Youtube (les anciens). Connaissant bien le coin, il nous conseille d’aller faire un tour vers la maison du Che. On continue, en se baladant le long des canaux, un peu de fraîcheur à l’ombre des arbres, alors que le soleil cogne : bon prétexte pour nous faire une petite terrasse avec un petit jus frais.

Mais on file déjà, pour avoir le temps de prendre un cours de tango, tant qu’on est là, on en profite. Et on a bien fait, car comme Aude vous l’a décrit dans l’article “Tango”, on arrive en pleine danse murale ou comment apprendre à danser en collant du papier peint?! De retour à l’hôtel, on croise une jeune femme qui rend les clés et la télécommande de sa chambre. Genre “bonsoir je fais mon check-out juste au moment de dormir..?!” Mais tu veux pas dormir? En fait, les hôtels ici sont réputés pour ne pas être utilisés que par les touristes, mais également par les couples non officiels : original.
Le lendemain, on part du coté de Alta Gracia pour visiter la maison du Che, qui se trouve dans une petite ville à une heure de Cordoba. Encore une journée de soleil dans une ville calme, le vent agitant les feuilles des arbres du parc, où trône un Casino. Sans difficulté, on trouve la maison-musée du Che où il a vécu entre ses 6-14 ans. A l’entrée trône une statue de lui, gamin assis sur son muret, montrant une autre image que le buste de la terrasse, au célèbre béret et au regard profond.
Le musée retrace l’ensemble de sa vie au fur et à mesure des pièces, rentrant un peu plus dans l’intimité de l’icône.


Ses parents sont venus à Alta Gracia, pour le bon air nécessaire aux problèmes respiratoires du petit Ernesto, fragilisé par de l‘asthme. Quelques photos et des bulletins sont punaisés dans sa chambre (élève brillant mais “c’est quoi cette mauvaise moyenne en physique?! C’est pas le tout d‘être teigneux!” ). Une salle est consacrée à ses 3 voyages en Amérique du sud, effectués en vélo puis 2 autres avec la célèbre Norton, dont une réplique trône dans la salle.

Respect au vu des kilomètres effectués et de sa façon de voyager (cf. Carnet de Voyage). On comprend davantage sa vision d’un monde qu’il ressent assez inégal. Ensuite, le salon est consacré à son combat avec Fidel Castro, rencontré dans une prison de Mexico. Ah bah je me disais bien qu’il en a fait des conneries avec sa petite tronche qu’on voit partout sur les T-shirt, blouson, bandana et autres pin’s. Les 2 dernières salles consacrent ses derniers combats en Afriques et en Bolivie, sans oublier une salle où sont exposées des photos de l’inauguration du musée, en présence de Castro et Hugo Chavez. Ça le fait d’avoir pour pote le Che! Ah ils sont beaux les 2 là en photos! Après un bref passage dans la boutique de souvenir (même pas un petit badge? Allez un autocollant!), on ressort de la petite maison en se frayant un chemin entre les 5 bus double étage, cuisine aménagée, direction assistée, clim, sèche-cheveux intégré, ma chemise est finalement repassée, tu fais quoi pour les vacances, non je n’ai pas changé d’adresse, si tu veux du café il y en a dans la machine (à lire rapidement façon Péruse, hein Bat!) qui déversent leur flot de touristes.
En repartant vers le centre ville, ce petit musee ne me laisse pas indifferent. Ernesto Guevara est issu d’une famille plutôt aisée et pourtant il a mené un combat auprès des plus déshérités. C’est un combattant, certainement dû au fait de devoir vaincre ce problème de respiration : plus fragile, il est devenu plus combatif. Son voyage auprès des populations pauvres, malades ou indigènes lui a fait percevoir une certaine réalité du monde. Il fait des études de médecine avec succès, et pourtant il n’exercera que très peu, préférant essayer de résoudre le problème à sa source plutôt que ses conséquences, la misère menant maladie, problème de nutrition, exploitation de pauvres gens, sans pouvoir sortir de cette condition. Effectivement c’est un système qu’il critique, une exploitation de l’homme par l’homme. On empêche pas le progrès!! Le progrès serait donc synonyme de confort et de consommation en oubliant d’autres valeurs qui sont pourtant celles que l’on enseigne à tous les enfants et prônées par tous les gentils des films en toute logique : solidarité, partage, défense des plus faibles, combativité contres des péchés que l’on appelle CAPITAUX. C’est marrant parce justement, quand il s’agit de capitaux, et bien ce sont ces péchés-là qui reviennent sans que cela ne pose de problème…!?
La force du Che ce n’est pas Cuba en fait, c’est d’avoir réussi à ne pas rester au pouvoir, car il se savait incapable, sans doute pas par incompétence, mais par lucidité sur ce que cela provoquerait en lui, comme tout homme ayant argent et pouvoir. Après 5 années au ministère de la défense et des transports, il donne sa démission à Castro, préférant continuer le combat.
La force du Che c’est aussi d’avoir compris qu’un système qu’il soit pour la rebellion, la politique ou le pouvoir, n’est pas universel et ne peut s’appliquer partout. Il a ainsi avorter la rebellion menée en Afrique, sentant que la culture ne pouvait et ne devait pas s’adapter à une idéologie, Quoi?!? On ne peut donc pas forcer les gens à un système de pensée sinon ça ne marcherait pas?! Moi je fais pas de politique mais je crois que ce barbu avait compris un truc (les colonies, les guerre de religion, les guerres économiques, la destruction d’une culture par son exploitation), c’est qu’on ne convertit pas par la force.
C’est également la force de créer une panique dans un pays dont le pouvoir n’est pas issu du peuple et qui avec une 15aine d’hommes réussi à mettre en péril un système soutenu par une dictature et des capitaux étrangers. Tellement peur qu’en plus des 4000 hommes déployés pour l’arrêter, le président Bolivien de l’époque aura le soutien de la CIA, celle qui causera sa perte. Comme quoi, il faut se méfier des mecs qui ont un truc sur la tête et s‘ils ont une barbes, ils sont encore plus suspects…
Toujours est-il qu’en sortant de là, je suis une fois de plus un peu dépité et la phrase “vaincre ou mourir” n’est finalement pas dénuée de sens.


Du coup, quoi de mieux qu’une pause repas après tout cela. L’occasion de revoir un couple de Français rencontrés à un cours de Tango de Buenos Aires. On ira ensuite en leur compagnie visiter la mission Jésuite de Alta Gracia qui, comme on le vérifiera par la suite, a beaucoup œuvré pour le respect des cultures indigènes, tout en convertissant les peuples, mais avec un respect de ces communautés.

Le bâtiment et très joli et montre le travail des jésuites de l’époque. Mais le musée expose aussi des choses plus… moderne :

On finira la journée en rentrant sur Cordoba en profitant de la fin des cours pour rentrer dans une Université. La ville est réputée étudiante et effectivement lorsque le soir tombe, les jeunes sortent des cours laissant place aux visiteurs, préférant les bars en terrasse et les boîtes. On en profite pour visiter ces bâtiments rénovés qui ont un très joli cachet


Une visite internet plus tard, on tombe sur un jeune qui nous donnera pas mal de musiques d’ici, quelle gentillesse!

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