Pour partir de Cayafate, on choisit le taxi, refusant de donner l’argent à la compagnie de bus, si désagréable avec nous. En plus, le taxi ne nous coûte que 2 pesos de plus pour arriver 2 heures avant.
Bref, on arrive à Salta directement à l’hôtel et filons au marché pour manger. Salta ne se présente pas sous son meilleur jour. On nous avait décrit une ville magnifique et on traverse de grands boulevards pollués. De plus, nous sommes confrontés au marché à beaucoup de misère. Enormément de personnes de tous âges vendent de tout pour obtenir un peu de monnaie : chaussettes, calendriers, serviettes, culottes… Et si, au passage, il se trouve un fond de Fanta ou un reste de pizza sur la table, c’est toujours bon à prendre. Cela me ramène au Cambodge et au malaise dans lequel m’avait mise la demande des restes des enfants dans le marché… Nous y revoilà et ça fait mal au cœur. Un petit aller-retour à la guest plus tard (ben oui, avec de l’argent pour payer, c’est mieux!) et… on retourne à l’hôtel faire la sieste! Et jusqu’à 17h s’il vous plait! Ca faisait longtemps, ça nous a fait du bien!
Mais c’est pas le tout, on a toujours notre billet d’avion Salta-Buenos Aires à gérer… En effet nous avions acheté des billets par internet mais, n’ayant aucune confirmation, nous sommes allés vérifier au comptoir et : rien! Alors que faire? Racheter un billet au risque d’être débités 2 fois ou attendre le lendemain pour acheter notre billet à l’aéroport?… On perd donc un peu de notre précieux temps (vue l’heure…) et laissons tout ça pour filer au Museo de Archeologia de la Alta Montana, le MAAM par le très beau centre de Salta. Ca y’est, elle est là la jolie ville! A peine le temps d’admirer les façades coloniales et l’église que nous rentrons dans le musée.
Celui-ci retrace l’expédition de février 1999 qui, sous l’égide du Dr Johan Reinhard et l’association de plusieurs pays latino-américains (Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Equateur et Pérou), a permis de découvrir 3 momies Inca d’enfants sacrifiés à la montagne plus précisément au volcan Llullaillaco. La première partie du musée traite de l’expédition en elle-même : participants, équipement, détails techniques. Puis très vite on rentre dans le vif du sujet : le monde Inca. Des panneaux explicatifs très complets permettent de tenter de mieux comprendre la vie sous les Incas, tout en exposant textiles, jouets, armes et autres objets usuels de la vie de tous les jours. Mais le cœur du musée est plus loin… Les salles exposent à présent des offrandes accompagnant les enfants retrouvés là-haut. De petites statues à la tête d’or et enveloppés de textiles magnifiques s’offrent à notre curiosité.
Et puis nous rentrons dans la salle des momies. Je regrette de ne pas comprendre plus la différence en signification de ces 3 enfants retrouvés au sommet du volcan. On apprend que les Incas avaient pour coutume chaque année avant la récolte, de sacrifier un enfant pour demander aux Dieux d’être bienveillants et d’apporter de bonnes récoltes. Une longue préparation était exigée pour cette cérémonie. D’abord, les enfants étaient choisis pour leur perfection, pour être les plus beaux de leur village. Puis tous les enfants étaient convoqués à Cuzco où on célébrait une première fois l’événement. Et les enfants devaient rentrer chez eux à pied. En imaginant la taille de l’Empire Inca, on se rend compte à quel point ce voyage pouvait durer des mois et était périlleux. Comment faisaient-ils pour s’alimenter ou boire en chemin? Quel “équipement” avaient-ils à l’époque?… A leur retour, les enfants étaient acclamés avec joie et reconnaissance et la cérémonie avait lieu. On habillait l’enfant des plus beaux textiles, on le présentait sur la place publique et finalement, on le saoulait d’alcool de maïs… Une fois l’enfant endormi par l’alcool, on l’attelait et c’était parti pour une expédition incroyable. Avec les moyens de l’époque, plusieurs personnes du village montaient le volcan, haut de pas moins de 6739 mètres… Là, ils enterraient l’enfant endormi, destiné à ne jamais se réveiller.
Trois enfants ont ainsi été retrouvés, parfaitement “conservés” par le froid, l’absence de lumière et l’absence de microbes à cette altitude.
Le premier était âgé d’environ 7 ans, la deuxième, “la Nina Del rayo”, était également âgée d’environ 7 ans et la troisième, “Doncella”, devait avoir environ 15 ans. Cette dernière était sans doute une vierge du soleil, fonction différente, dommage que le musée n’établisse pas plus la différence de fonction entre les enfants…
Alors le voila le moment fort : Conservée dans un tube réfrigérant, c’est Doncella que nous voyons face à nous, plus réelle qu’une femme fille endormie. Tout en elle paraît ensommeillé : la peau des coudes, l’expression du visage, les détails des mains. Nous avons face à nous une Inca, ni plus ni moins. Alors oui, c’est très poignant, pour l’Histoire de ces victimes de la dévotion Inca, et pour l’expérience de voir face à soi non seulement une momie Inca mais aussi une jeune fille morte depuis des centaines d’années.
Une exposition photo et vidéo propose ensuite de suivre les anciens chemins Incas, montrant les visages inchangés de ces ex-Incas aujourd’hui Andins. Mais le musée ferme.
On est tout de suite dehors et Doncella est toujours dans la tête. Moment de malaise pour ma part. Quelle barbarie dissimulée derrière des convictions religieuses. Et quelle force de voir cette enfant dans son bocal de froid… Les Incas, leurs cultes et leur dureté sont comme un spectre au-dessus de moi. Je suis heureuse d’avoir fait “’expérience” de ce musée.
Bref, on arrive à Salta directement à l’hôtel et filons au marché pour manger. Salta ne se présente pas sous son meilleur jour. On nous avait décrit une ville magnifique et on traverse de grands boulevards pollués. De plus, nous sommes confrontés au marché à beaucoup de misère. Enormément de personnes de tous âges vendent de tout pour obtenir un peu de monnaie : chaussettes, calendriers, serviettes, culottes… Et si, au passage, il se trouve un fond de Fanta ou un reste de pizza sur la table, c’est toujours bon à prendre. Cela me ramène au Cambodge et au malaise dans lequel m’avait mise la demande des restes des enfants dans le marché… Nous y revoilà et ça fait mal au cœur. Un petit aller-retour à la guest plus tard (ben oui, avec de l’argent pour payer, c’est mieux!) et… on retourne à l’hôtel faire la sieste! Et jusqu’à 17h s’il vous plait! Ca faisait longtemps, ça nous a fait du bien!
Mais c’est pas le tout, on a toujours notre billet d’avion Salta-Buenos Aires à gérer… En effet nous avions acheté des billets par internet mais, n’ayant aucune confirmation, nous sommes allés vérifier au comptoir et : rien! Alors que faire? Racheter un billet au risque d’être débités 2 fois ou attendre le lendemain pour acheter notre billet à l’aéroport?… On perd donc un peu de notre précieux temps (vue l’heure…) et laissons tout ça pour filer au Museo de Archeologia de la Alta Montana, le MAAM par le très beau centre de Salta. Ca y’est, elle est là la jolie ville! A peine le temps d’admirer les façades coloniales et l’église que nous rentrons dans le musée.
Celui-ci retrace l’expédition de février 1999 qui, sous l’égide du Dr Johan Reinhard et l’association de plusieurs pays latino-américains (Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Equateur et Pérou), a permis de découvrir 3 momies Inca d’enfants sacrifiés à la montagne plus précisément au volcan Llullaillaco. La première partie du musée traite de l’expédition en elle-même : participants, équipement, détails techniques. Puis très vite on rentre dans le vif du sujet : le monde Inca. Des panneaux explicatifs très complets permettent de tenter de mieux comprendre la vie sous les Incas, tout en exposant textiles, jouets, armes et autres objets usuels de la vie de tous les jours. Mais le cœur du musée est plus loin… Les salles exposent à présent des offrandes accompagnant les enfants retrouvés là-haut. De petites statues à la tête d’or et enveloppés de textiles magnifiques s’offrent à notre curiosité.
Et puis nous rentrons dans la salle des momies. Je regrette de ne pas comprendre plus la différence en signification de ces 3 enfants retrouvés au sommet du volcan. On apprend que les Incas avaient pour coutume chaque année avant la récolte, de sacrifier un enfant pour demander aux Dieux d’être bienveillants et d’apporter de bonnes récoltes. Une longue préparation était exigée pour cette cérémonie. D’abord, les enfants étaient choisis pour leur perfection, pour être les plus beaux de leur village. Puis tous les enfants étaient convoqués à Cuzco où on célébrait une première fois l’événement. Et les enfants devaient rentrer chez eux à pied. En imaginant la taille de l’Empire Inca, on se rend compte à quel point ce voyage pouvait durer des mois et était périlleux. Comment faisaient-ils pour s’alimenter ou boire en chemin? Quel “équipement” avaient-ils à l’époque?… A leur retour, les enfants étaient acclamés avec joie et reconnaissance et la cérémonie avait lieu. On habillait l’enfant des plus beaux textiles, on le présentait sur la place publique et finalement, on le saoulait d’alcool de maïs… Une fois l’enfant endormi par l’alcool, on l’attelait et c’était parti pour une expédition incroyable. Avec les moyens de l’époque, plusieurs personnes du village montaient le volcan, haut de pas moins de 6739 mètres… Là, ils enterraient l’enfant endormi, destiné à ne jamais se réveiller.
Trois enfants ont ainsi été retrouvés, parfaitement “conservés” par le froid, l’absence de lumière et l’absence de microbes à cette altitude.
Le premier était âgé d’environ 7 ans, la deuxième, “la Nina Del rayo”, était également âgée d’environ 7 ans et la troisième, “Doncella”, devait avoir environ 15 ans. Cette dernière était sans doute une vierge du soleil, fonction différente, dommage que le musée n’établisse pas plus la différence de fonction entre les enfants…
Alors le voila le moment fort : Conservée dans un tube réfrigérant, c’est Doncella que nous voyons face à nous, plus réelle qu’une femme fille endormie. Tout en elle paraît ensommeillé : la peau des coudes, l’expression du visage, les détails des mains. Nous avons face à nous une Inca, ni plus ni moins. Alors oui, c’est très poignant, pour l’Histoire de ces victimes de la dévotion Inca, et pour l’expérience de voir face à soi non seulement une momie Inca mais aussi une jeune fille morte depuis des centaines d’années.
Une exposition photo et vidéo propose ensuite de suivre les anciens chemins Incas, montrant les visages inchangés de ces ex-Incas aujourd’hui Andins. Mais le musée ferme.
On est tout de suite dehors et Doncella est toujours dans la tête. Moment de malaise pour ma part. Quelle barbarie dissimulée derrière des convictions religieuses. Et quelle force de voir cette enfant dans son bocal de froid… Les Incas, leurs cultes et leur dureté sont comme un spectre au-dessus de moi. Je suis heureuse d’avoir fait “’expérience” de ce musée.
De plus amples informations sur leur site : http://www.maam.org.ar/index.php?seccion=descubrimiento
Direction le marché pour manger et ça va mieux.
Le lendemain matin, nous devront payer plus cher notre billet d’avion pour Buenos Aires où nous rejoignons Baptiste.
Direction le marché pour manger et ça va mieux.
Le lendemain matin, nous devront payer plus cher notre billet d’avion pour Buenos Aires où nous rejoignons Baptiste.
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