mardi 2 juin 2009

La Havana

Après une attente à l’aéroport de Sao Paulo, on attrape notre avion pour Cuba, dernière grande destination de notre voyage. A l’arrivée, le ton est donné : chaleur, palmiers, salsa, mer azurée et visages métissés. Un taxi plus tard, on débarque alors dans une casa particulare, chez David et Lydia, lui parlant couramment le français et dont le père a combattu au cotés du Che. Ils sont d’une grande gentillesse, et malgré des travaux dans la maison on prendra le temps de s’y poser quelques jours. Dès le début on comprend qu’il ne faut pas faire confiance aux Cubains pour éviter problèmes et arnaques nous dit David, ne pas se promener le soir avec un sac, chose que l’on nous conseillera plusieurs fois. Nous sommes dans le vieux Havane, où les maisons sont toutes de vieilles maisons coloniales, aux colonnes, avec des peintures écaillées par le temps, dont chaque fenêtre est protégée par une grille. Mais c’est de ces mêmes fenêtres que s’échappe la musique qui inonde les rues : on y trouve aussi bien de la rumba, de la salsa que du reggaeton et de l’électro.
En se baladant dans les rues, on peut voir directement chez les gens qui laissent les portes ouvertes, afin de laisser rentrer un peu d’air mais visiblement aussi de par l’étroitesse de chaque habitation. Ainsi, chacun partage sa vie privée avec gens dans la rue,

les fenêtres ouvertes sur des moments de partage de vie. Certaines familles profitent de leur habitation au rez-de-chaussée pour faire du petit commerce de refresco (sirop à l’eau) et autres hamburguesa ou plat à emporter, un vrai bonheur pour se rafraichir d’un petit jus sous la chaleur tropicale retrouvée, avec le petit plus de l’ambiance cubaine. Ici c’est encore mieux qu’un film des années 50 ou ce que l’on voit à la télé sur cette île révolutionnaire : c’est le défilé des voitures complètement hors du temps entre Cadillac classées, vieilles Doge et Chevrolet de 5 mètres de long, parfois un peu brinquebalantes ou ayant l’air totalement neuves, elles gardent toutes un sacré cachet (en plus des gaz et de l’huile-carburant).

Et évidement il y a les grandes rivales de ces bijoux roulants, venant de chez l’oncle Sam : les Ladas de l’URSS. Toutes identiques? Non, il y en a des «tunnées»!! Et la c’est la grosse classe, dommage on a pas de preuve à vous donner…
La Havane ce sont toutes ces maisons coloniales de la grande époque des années 50 où la mafia américano-juive régnait, faisant de ce paradis naturel un bordel géant avec plus de 250 bordels répertoriés. Depuis la révolution il ne reste que les maisons, car tous les grands de l’époque ce sont fait mettre dehors, laissant l’ensemble de leurs biens au petit peuple. Dans ce qui fut des grandes maisons familiales, on trouve donc aujourd’hui plusieurs familles dans des maisons fractionnées.

Ces maisons sont pour une petite part en cours en réfection, en partie financée par l’UNESCO. Il arrive alors de se retrouver sur des places où tous les bâtiments sont comme neufs.

Et les autres maisons non rénovées n’en restent pas moins superbes, le vieillissement ajoutant une touche surréaliste dans une ambiance qui l’est tout autant.


Cuba a été la première île découverte par Colomb et est devenu rapidement «la place», relais du commerce mondiale triangulaire. Il en reste un fort près du port de La Havane, qui abrite quelques maquettes de bateau mais également de l’argent pur, ainsi que des gros fragments d’autres métaux purs ; il y en a pour une vrai fortune.
Mais à La Havane, comme dans le reste de Cuba, ce sont également les Cubains et leur recherche éperdue pour soutirer quelques devises étrangères, parfois dans de grandes proportions aux touristes soit crédules soit fortunés. Malgré des prix affichés, ils se proposent de rendre des services avec un prix pour touristes, chose normale, mais qui souvent devient totalement disproportionnée, nous poussant à nous demander ce qu’il pensent du touriste. Clairement : c’est une vache à lait et les Cubains sont capables de faire payer un prix multiplié par 50, préférant refuser une course ou une vente si le touriste se montre retissant.
La Havane, c’est une superbe ville pour se balader et se perdre dans ses rues, où les enfants improvisent une partie de baseball avec un bout de bois et un bouchon de bouteille. Et quelle habilité! Pas étonnant que les Cubains soient champions du monde (24 titres sur 48 disputes!)!

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