lundi 27 avril 2009

L'Altiplano

Pour aller à Challapata depuis Uyuni, on décide de prendre le train qui part aux alentours de 1 heure du matin. On prend le temps de dormir un peu avant d’attraper le nocturne venant du Chili, qui nous fait arriver à 6h du matin. Le contrôleur passe dans le wagon : “Challapata”! Aude répondant “Si” de suite, avant qu’il fasse une tête bizarre. Il nous redemandera si on veut réellement rester ici… Visiblement personne ne s’arrête là. En même tems il y a qu’un seul hôtel dans la ville. On pose les affaires et l’on consacrera la journée à essayer de s’imprégner de l’endroit, à voir comment va se passer notre temps ici, voir les rencontres avec les gens et peut-être quelques truc à faire… Finalement après un petit déjeuner aux aurores dans la rue, avec beignet et chocolat chaud, on fait une petite sieste. Car dans le train, il faisait assez frais, donc on profite de la chambre avant de faire un tour sur le marché. En fait, c’est une petite ville et on a pas eu le contact que l’on souhaitait avec les gens. Difficile parfois de faire la rencontre ou de la créer, pour avoir un contact un peu différent avec des gens sans aucun lien avec le tourisme. Tant pis, cela ne nous a pas empêche d’aller sur la place pour s’exercer un peu à la Salsa, juste pour le plaisir (aussi pour réviser, surtout bien compter les pas, par exemple!!). Le lendemain on part avec le bus du matin pour Oruro, grande ville du pays, connue entre autre pour son carnaval... en Février… Avant même d’arriver le nom d’Oruro raisonnait déjà tellement le rabatteur du bus aura crié sur la place tout le temps où l’on y était. Oruro est un nom que j’arrive assez bien à reproduire, mais je vous laisse voir et entendre un aperçu du maître…

Finalement, on arrive à Oruro, prenons un taxi pour ce mettre en quête d’un hôtel. Com d’hab, on n’a pas regardé sur le guide que l’on a sur l’ordi, donc ce sera au feeling et en moins de 15 minutes, on trouve le petit hôtel, accueilli par Luis, le dueno, grand sourire, petit visage à la d’Artagnan. Très bien, on en profite pour faire un peu de salsa presque chez l’habitant! Il prendra grand soin de nous présenter son épouse et ses 4 enfants. Il nous expliquera d’ailleurs que 4 c’est le minimum, car lui-même a perdu 3 de ses frères. Donc il en faut 4, car 1 ne suffit pas au cas où il meurt, mais 2 ce n’est pas assez, car si l’un meurt l’autre devient enfant unique, alors il en faut 3. Mais après il nous dit que 4 c’est bien aussi, car quand on aime, et bien on… Bah on s’arrête quand même car il aurait peur de s’arracher les cheveux! Comme quoi la mortalité des enfants est bien présente ici. Du coup, pour leur remonter le moral, je donne à sa femme mes chaussures, n’ayant pas pu les laver depuis… 1946 je crois. Un grand bravo à la dame qui a presque risqué sa vie! Pendant ce temps, vous vous doutez bien que l’on est parti s’aérer les poumons, le temps d’une balade dans la ville et pouvoir monter au pied d’une croix qui domine la ville (c’est facile, il y en a partout!). C’est le coin aussi des amoureux. C’est l’une de ces balades où l’on prend le temps de papoter sur plein de trucs, de ce qu’on voit, de ce que l’on entend, de rien, de tout, de ce qu’on veut (ou pas d’ailleurs), ce qu’on pense (ou pas d‘ailleurs aussi!). Le soleil se couche et il commence à faire froid, donc on rentre, en faisant un tour au marché qui rassemble dans tous les centres de ville, l’activité économique et sociale puisque les gens ici négocient, discutent, prennent des nouvelles, viennent voir, boivent, mangent, mais pour nous ils font aussi des jus de fruits. C’est notre quotidien de se faire un petit jus de fruit frais con lèche dans la journée et quelques jus d’orange/pamplemousse sur le pouce dans la rue. Il faut bien cela pour, au petit matin (vers 11h c’est encore “Buenas Dias“), aller au musée anthropologique national de Oruro.

Ce musée rassemble de jolies pièces retraçant la vie des précolombiens d’ici, connus sous le nom de la culture Tiwanaku, durant plus de 2000 ans et remplacées/reprises ensuite en 1400 (“mas o menos”) par les Incas. Les peuples avant les Incas étaient assez variés, ayant plusieurs dialectes repartis en 3 catégories : Aymara, Puquina et Quechua, aux pratiques similaires mais différentes suivant leur lieu d’habitation géographique. Les pièces exposées, de la tribu de Chypaillan, sont en pierre, céramique, puis en métal, travaillant le fer, l’or ou l’argent, à l’aide d’un système de four en terre en forme de cheminée. Encore une fois, admirablement conservées, on peut observer des momies de plus de 600 ans. On peut admirer des détails de peau, de cheveux, d’ongles, dans des postures recroquevillées, assez souvent de taille moyenne (la moyenne étant pas grande). Une fois les viscères enlevées, les corps sont enveloppés dans des paniers tressés, afin d’être placés dans un tombeau de forme cubique. Plusieurs sites sont ainsi éparpillés aux alentours de Oruro. Le plus insolite semble être un site traversé par une route, qui a pris soin de “Ne pas altérer/détériorer pas le site”?!?!…”Euh,…. Comment dire?”

Dans cette culture, comme régulièrement chez les peuples andins, les crânes présentés montrent des déformations marquant le rang social et aux techniques variées de déformation : annulaire par la pose d’anneau et par serrage de 2 planches angulaires…



Ca donne des crânes tubulaires, allongés, avec le front plat, on voit bien sur les illustrations que ça fait une tête particulière…. Ca vous dit?

Mais Oruro c’est aussi le carnaval, avec de bien jolis costumes liés la base à diverses croyances, souvent emplumés, grimaçants, faisant la satyre d‘un représentant ou à l’effigie d‘une divinité.

Le musée se termine avec un regard sur un petit groupe d’enfants qui fait la visite en sortant de l’école, sympa.

On repart de Oruro après un tour au marché, bonne ambiance, avant de prendre le bus un jour férié. Direction La Paz, on va reprendre un peu d’altitude.

1 commentaire:

fannie a dit…

rien a voir avec la choucroute, mais hope you don't mind, je vous ai pique votre texte sur l'arrivee en jordanie pour faire travailler mes etudiants de l'alliance sur une comprehension de texte...

merci!

les droits d'auteurs seront payés en pinte de biere cet ete. (ou mojito pour ma soeur) car chez nous les quackers americains, on aime faire des concours de descente de pintes

fannie