Notre visite commence par le musée des beaux arts via le métro, et quel métro!
La suite de la visite, ce sont des tableaux qui suscitent moins mon intérêt, je l’avoue. Des toiles de style italien (merci Martine la connaisseuse!) sont transportées dans le temps pour être produites ici bien plus tard. On apprendra par la suite que le pays ne disposant pas de courant propre, les artistes locaux ne faisaient que copier ce qu’ils voyaient, c’est-à-dire les toiles d’imminents artistes Européens inconnus importées ici. Les codes vestimentaires, de couleur ou encore de texture avaient toute leur importance puisqu’un système bien précis permettait d’établir la hiérarchie ou des traits de la personne tels son caractère. Le peintre chargé de faire le portrait travaillait donc avec la réalité physique, les courants européens, et les contraintes de prestance, tout ça étant parfois bien éloigné… Finalement l’exposition retrace les différents courants dans la peinture argentine, jusqu’à la fameuse période contemporaine, que je qualifierais de… libre! Enfin moi, l’art contemporain… Encore quelques marches et nous débouchons sur une expo photos très intéressante avec l’adulée Evita, morte à 33 ans d’une leucémie après avoir, en peu de temps, offert des avancées sociales incroyables aux Argentins : création d’écoles, d’hôpitaux, de centres de vacances, mais encore mise en place d’un salaire minimum, réduction du temps de travail ou syndicats. On comprend l’impact que cette femme a eu sur ce peuple qui, pourtant si machiste, continue à arborer le visage de la sacrée Evita sur les panneaux de grévistes ou dans les manifestations. Evita reste celle que les Argentins cherche derrière chaque visage politique, LA référence absolue, celle qui a obtenu tous les suffrages. Autre photo qui retient l’attention, celle du Che mort. On ne connaît pas beaucoup cet aspect de la…vie du Che, capturé sur dénonciation alors qu’il combattait dans la forêt bolivienne en vivant aux yeux de tous, pour être finalement, après 3 jours de détention et interrogatoires, “assassiné” c’est-à-dire fusillé de plusieurs balles dans le dos. La photo intervient juste avant que le corps du symbole de la révolution ne soit tout bonnement balancé dans une fosse commune (on ne le retrouvera que de nombreuses années plus tard). La grosse classe, comme fin d’une idole, quoi. Dernière partie du musée, le rez-de-chaussée qui présente des œuvres européennes qui ont eu toute l’attention de Martine, peintre et amatrice d’art. Matthieu, Baptiste, André et moi, nous, on se contentera d’une visite éclair (vous savez, genre “ça oui… ça ok…”), préférant finalement regarder les trombes d’eau qui se déversent à présent dehors (prenez votre temps Martine, on n’est pas pressés de sortir!).
Aller, on a bien mérité une petite pause déjeuné ; direction Tea connection, LE lieu consacré au thé dans lequel ils ont quand réussi à embaucher un serveur qui, dubitatif quant au filtre contenant le thé, fini avec l’air de rien par jeter les 4 feuilles dans la théière et repartir avec ledit filtre! Balaise, non, un mec qui ne connait rien au thé à ce point dans un salon… de thé?!
Avec tout ça, il est déjà l’heure d’aller au foot… Mais Matthieu vous racontera ça mieux que moi, hein!
Le lendemain, guidés par les parents de Matthieu, nous visitons la ville et ses monuments,




Ce sont ses maisons colorés dignes des BD les plus fantaisistes
dans lesquelles évoluent badauds, touristes, danseurs de tango à même le pavé, vendeurs de photo souvenir façon vieille fête foraine, la tête dans le trou du dessin grandeur réelle, et mannequins débauchées posant en bas résille et vêtements de prostituées, la main sur le sein. Caminito c’est-ce métissage d’art, d’artisanat et de populaire. En un mot : superbe.
Je rentre avec Baptiste pendant que Matthieu et ses parents continuent la visite dans un autre quartier, San Telmo, dans lequel nous irons ensemble plus tard. Quant à moi, je me confronte avec ma petite robe noire, à la culture latino… Impossible de marcher toute seule habillée comme ça dans la rue sans me faire suivre, sifflée ou interpelée, au point où je demande renfort au pauvre Baptiste, embauché comme garde du corps de la demoiselle désormais en jogging genre “c’est moche, là?”, pour faire les boutiques de chaussures de tango! Et là je dois tirer mon chapeau parce que faire du shopping avec une femme, c’est une chose, mais se retrouver téléporté dans le monde de la paillette et du strass, c’en est une autre! Quel courage! C’est donc parti pour arpenter la rue Florida,

Une bonne nuit de sommeil plus tard et nous repartons en direction de San Telmo, quartier des antiquaires que nous découvrons pour la balade poussiéreuse mais aussi pour les vêtements pas chers (!) ce jour et plus tard, pour son incroyable animation le dimanche. En effet, le jour du seigneur ici le quartier se transforme en foire à la brocante et à l’art des rues.


Buenos Aires c'est aussi le lieu où les chemins familiaux se séparent et où nous disons au revoir aux parents de Matthieu qui repartent après plus de 2 semaines passées avec nous. Nous nous retrouvons à trois, heureux des moments que nous avons partagés au temps des 5. Merci à Martine et André de nous avoir rejoints, merci pour leur gentillesse et leur humour au quotidien : ce fut un vrai plaisir!
Nous terminerons notre visite de la ville, non sans avoir profité du temps sur place pour ne rien faire parce que ça aussi, c’était important!, par le musée du tango. Beaucoup de noms d’artistes disséminées sur des panneaux manquant cruellement d’autres formes d’explications… Il n’est pas facile de comprendre quelque chose à ce dédale labyrinthique de célébrités. Le tango par contre nous aura bien transporté tout au long de notre séjour à Buenos Aires, motivant carrément un article propre à suivre.
La capitale de l’Argentine, c’est fini et à regret tant nous avons adoré notre séjour ici… Direction le Nord-Ouest du pays qui s’annonce tout aussi passionnant…